Le patron de Casino contre-attaque

Le patron de Casino contre-attaque

Dans une interview accordée au Financial Times, Jean-Charles Naouri, le patron de Casino, s'est exprimé sans détour sur la situation très singulière de son groupe.

Publié le 03-10-2018 par Aglaë Derouen

Étrange phénomène

 

Depuis plusieurs années, mais la pression s'est encore renforcée ces derniers mois, le groupe stéphanois de distribution Casino Guichard-Perrachon est la cible d'attaques virulentes de plusieurs fonds activistes ou spéculatifs qui ne cessent de le mettre au pilori. Globalement, les attaques se concentrent sur l'endettement du groupe, mais elles prennent parfois une tournure singulière qui peut faire penser que Casino est victime d'une attaque orchestrée, dont l'issue et les motivations sont aussi douteuses qu'incertaines.

Dans une interview accordée ce matin au Financial Times, Jean-Charles Naouri n'a d'ailleurs pas fait de détour ni pris de précautions oratoires pour dénoncer une attaque orchestrée, qu'il a qualifiée de phénomène « étrange ». Jean-Charles Naouri a ainsi rappelé certains éléments troublants. Tout d'abord, « 18 hedge funds nous shortent, ce qui fait probablement de nous la société cotée la plus shortée d'Europe », a souligné le PDG de Casino. Ces fonds eux-mêmes lui paraissent suspects : « certains fonds n'ont que six mois d'ancienneté. Certains n'ont qu'une position à la vente, nous. L'un d'eux n'a que cinq salariés... », a précisé M. Naouri. Par ailleurs, le déroulement des événements récents, à savoir une hausse soudaine et violente des prêts de titres suivie d'une note d'analyste négative quelques jours plus tard, lui semble devoir « soulever des interrogations ».


Ne pas vendre les joyaux de la couronne

 

Jean-Charles Naouri ne rejette toutefois pas toutes les critiques qui sont adressées à son groupe depuis quelques mois, notamment celles qui portent sur la complexité de sa structure et de son organisation : « J'ai entendu ce que le marché pense de cette complexité et nous sommes ouverts à tout ce qui permettrait de simplifier la structure », a-t-il déclaré dans le FT. Dans ce contexte, il existe des solutions permettant de simplifier l'organisation du groupe : « Nous pouvons facilement fusionner les différentes structures. Ce n'est pas un problème », a concédé Jean-Charles Naouri.

Par ailleurs, il est revenu sur le programme de cessions destiné à désendetter le groupe Casino Guichard-Perrachon, pour souligner que, même si de nombreux acteurs seraient intéressés par ce rachat, les enseignes Monoprix, Franprix et Naturalia ne sont pas concernées par ces vagues de cessions : « Nous savons qui si nous voulions céder ces actifs cela serait facile mais nous ne voulons pas vendre les bijoux de la couronne », a affirmé Jean-Charles Naouri.

 

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