Trouble-fête

Depuis quelques mois, le dossier du rapprochement entre Darty et la FNAC suivait son cours. On le pensait même proche de la finalisation, car l'Autorité de la Concurrence allait prochainement rendre son verdict et poser ses conditions. Mais c'était sans compter sur l'invité surprise, celui, qui, dans les comédies romantiques américaines, se lève en pleine cérémonie pour déclarer sa flamme à la future mariée. Et dans le rôle du trouble-fête, on trouve l'ancienne filiale de Kering, le distributeur de meubles Conforama.

En effet, selon le quotidien Les Echos, le numéro 2 européen du meuble aurait fait à Darty une « offre conditionnelle » de rachat, qui vient compliquer le scénario si simple qu'Alexandre Bompard avait écrit. Pour ce dernier, il suffisait d'une offre de 650 millions d'euros payables en actions FNAC pour épouser Darty. Or, si l'offre nouvelle de Conforama ne semble pas être supérieure à celle de l'enseigne de produits culturels, elle dispose d'un atout qui pourrait séduire tous les actionnaires de Darty : elle privilégie le paiement en numéraire.

Quelle issue ?

Dans un communiqué de presse laconique, le distributeur d'électroménager a confirmé étudier actuellement « la proposition reçue de Conforama, mais a précisé qu'il « n'y a aucune certitude à ce stade qu'une offre ferme sera faite par Conforama ni sur les termes dans lesquels elle pourrait être faite ».

Que va faire la mariée ? Nul ne le sait encore. Toutefois, si l'on considère le dossier d'un point de vue purement industriel, et sans entrer dans les considérations financières, la FNAC paraît avoir plus d'atouts que Conforama. En effet, l'alliance entre la FNAC et Darty pourrait dégager environ 85 millions d'euros de synergies par an, notamment au niveau des achats et de la logistique. Avec le distributeur de meubles, elles seraient en revanche bien moindres.