La voie étroite de Bruno Le Maire

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CHRONIQUE L'ŒIL DE L'ÉCO — Retrouvez chaque semaine la chronique de Philippe Mabille, directeur de la rédaction de La Tribune.

Publié le 24-03-2024 par Philippe Mabille

C'est donc mardi que l'Insee dévoilera le vrai chiffre du déficit public de 2023, celui qui alimente la tension depuis un mois sur le réel état de nos finances publiques. A en croire les données obtenues par le sénateur Jean-François Husson, rapporteur général de la commission des finances de la haute assemblée, au terme de sa descente surprise à Bercy, il est « calamiteux », pour reprendre une vieille expression fort à propos : 5,6% en 2023 au lieu de 4,9%, 5,7% en 2024 au lieu de 4,4%, et même 5,9% en 2025, soit 2,2 points de plus que la prévision faite dans la programmation pluriannuelle. Soit une impasse budgétaire de 65 milliards d'euros, trois fois plus que les 20 milliards d'économies annoncées pour 2025. Pierre Moscovici, le premier président de la Cour des Comptes, était presque prudent avec les 50 milliards d'euros évoqués dans son récent rapport.

Face à cette situation, très paradoxalement, la classe politique s'agite beaucoup plus que les marchés financiers. Le « spread », le fameux écart de taux à dix ans entre la France et l'Allemagne, pays de référence en matière de crédibilité financière en Europe, ne bouge pas. Il aurait même tendance à baisser, signe que la dette française reste attractive aux yeux des investisseurs du monde entier. Avec un taux d'endettement inférieur de 50 points de PIB à celui la France, l'Allemagne n'emprunte pratiquement plus sur les marchés. Du coup, les investisseurs se ruent sur la bonne dette française, considérée comme de la dette a

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