La CNCM pose ses conditions à l'autonomie d'Arkéa

Pour la première fois depuis le début du contentieux, la Confédération nationale du Crédit Mutuel a évoqué la possibilité d'une sortie du Crédit Mutuel Arkéa. Mais elle l'évoque en y posant des conditions dissuasives.
Publié le 20-06-2018 par Émilie Huberth
Divorce envisagé
Cela fait déjà plusieurs années que la guerre est déclarée entre Crédit Mutuel Arkéa et le reste du groupe, à commencer par son instance nationale centrale, la Confédération nationale du Crédit Mutuel (CNCM). Crédit Mutuel Arkéa souhaite en effet quitter le groupe et prendre son autonomie, ce qu'a toujours refusé l'organe central de décision du groupe Crédit Mutuel.
Dans un communiqué de presse publié hier soir, la CNCM a annoncé qu'elle avait mandaté la banque Lazard pour réaliser un audit de « toutes les conséquences financières (rétrocession et indemnisation) d'une éventuelle désaffiliation ». Une première, qui pourrait passer pour un signe d'ouverture, dans la mesure où la Confédération nationale du Crédit Mutuel n'avait jamais accepté d'évoquer cette éventualité et toujours opposé aux demandes d'Arkéa une fin de non-recevoir.
Toutefois, si elle évoque enfin la possibilité d'une sortie des caisses de l'ouest et du sud-ouest de la France, la CNCM souhaite avant tout leur montrer ce que cela va leur coûter. Et, comme dans tout divorce conflictuel, la CNCM va compter, tout compter, jusqu'à la valeur de la dernière petite cuillère.
Par exemple, la CNCM réclame « sur la base des 3,5 milliards [d'euros] de réserves accumulées au sein du Crédit Mutuel Arkéa et de ses caisses locales, la rétrocession au groupe Crédit Mutuel du bénéfice de mutualisation créé par la collectivité des clients et sociétaires ». Selon l'organe central du groupe bancaire mutualiste, une partie des bénéfices d'Arkéa lui revient, car ils sont à mettre au compte de la mutualisation, de l'utilisation de la marque Crédit Mutuel.
Des conditions inacceptables
La CNCM veut également être la seule à pouvoir utiliser sa marque, et que le logo d'Arkéa, déjà pourtant largement revisité en une sorte de triskel qui évoque son ancrage breton, ne soit plus utilisé au motif qu'il rappellerait celui du Crédit Mutuel.
Enfin, la CNCM souhaite aussi être indemnisée du préjudice financier qu'elle va devoir subir pour maintenir la continuité territoriale, et donc redéployer un réseau dans les régions tenues par les caisses dissidentes, comme la Bretagne, le Massif Central, et le sud-ouest de la France. La CNCM réclame ainsi, selon son communiqué de presse, « l'indemnisation du Crédit Mutuel pour les dommages créés, en particulier la nécessité de redéployer son réseau dans le Sud-Ouest et en Bretagne, rendue nécessaire par l'obligation de continuité territoriale, propre à sa mission de service public et à sa volonté de financement et d'animation au plus près des territoires ».
En somme, tout est fait pour que les conditions du divorce soient inacceptables pour Arkéa, autant que pour intimider les sociétaires et les faire fléchir dans leur volonté d'appuyer le projet de sortie du groupe porté par Arkéa. Le groupement des caisses régionales de l'Ouest a donc pris acte de l'évocation d'une possible sortie, mais a tenu à rappeler que « la CNCM ne dispose pas des prérogatives pour fixer unilatéralement les conditions de cette sortie ». Une façon d'en appeler à l'arbitrage des autorités de contrôle bancaire, voire du gouvernement.
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