Nouvelles tensions dans le climat social

Si les tensions semblent s'apaiser avec les pilotes, depuis que ces derniers se sont prononcés en faveur des grandes lignes du projet présenté par la direction, le climat social n'est toujours pas au beau fixe dans la compagnie aérienne franco-néerlandaise. En effet, le syndicat CGT d'Air France-KLM vient de déposer un préavis de grève pour le 7 mars prochain et d'appeler les personnels, techniques, commerciaux, navigants ou sédentaires, à y participer massivement.

Ce nouveau mouvement social n'est, d'ailleurs, pas lié à la volonté de la direction de proposer à nouveau aux personnels de l'entreprise la création d'une nouvelle compagnie low cost, mais seulement une réaction à l'augmentation de salaire que les hauts-dirigeants se sont accordés. Cette décision, pour le moins maladroite, alors que depuis des années le groupe prêche la modération salariale pour les employés, a bien entendu suscité la colère et l'indignation dans les rangs des personnels de la compagnie.

Une augmentation qui passe très mal

Dans un communiqué de presse publié hier, dimanche, la CGT a affirmé que « les salariés d'Air France dans de nombreux secteurs de l'entreprise sont scandalisés par l'annonce de l'augmentation de 67 % de la rémunération des 14 hauts-dirigeants d'Air France qui se partagent les richesses créées par le plus grand nombre de salariés, qui eux récoltent des miettes ».

La direction d'Air France est montée au créneau pour récuser ces accusations. Selon elle, l'augmentation des salaires des 14 principaux dirigeants de l'entreprise n'atteint pas ce montant. Une erreur d'imputation dans les comptes est responsable de ce chiffre, très largement au-dessus de la réelle augmentation accordée, qui s'élève à 17,6 %.

Mais, pour la CGT, cela ne change rien sur le principe : « Quand bien même les membres du comité exécutif s'augmenteraient de "seulement" 17,6 %, lorsque ceux-ci nous rabâchent à longueur de jour "cohésion, cohérence, équité, confiance, ensemble, dynamique, ambition RH etc", il s'agirait alors - pour être cohérents - d'appliquer cette augmentation à tous les salariés de l'entreprise », estime le syndicat.