Amber joue la carte Vivendi

Vendredi dernier, on apprenait que Vivendi avait choisi de relever mécaniquement son offre publique d'achat sur l'éditeur de jeux vidéo pour smartphones et mobiles de 11%, en rachetant des titres sur les marchés à 8 l'action. Cela lui permettait de maintenir une prime pour les actionnaires qui lui auraient apporté leurs actions dans le cadre de cette OPA hostile sur l'une des sociétés de la famille Guillemot.

Ce week-end, le troisième actionnaire dans l'ordre du pourcentage du capital détenu, le fonds spéculatif Amber Capital, a décidé d'apporter les 14,62% qu'il détient au groupe français de médias et de divertissements. La décision d'Amber Capital a été entérinée et rendue publique par l'Autorité des Marchés Financiers. Par conséquent, le groupe présidé par Vincent Bolloré va désormais disposer de 44% du capital de Gameloft, soit le double de ce que possèdent ses fondateurs bretons. Il ne manquera plus à Vivendi que 6% pour contrôler définitivement l'éditeur de jeux vidéo.

L'étau de Bolloré se resserre sur les Guillemot

Du côté de la famille Guillemot, le silence règne pour l'instant, et l'on accuse le coup porté par l'autre industriel breton, Vincent Bolloré. Elle qui ne voit aucune synergie possible ni aucun intérêt à ce rapprochement avec Vivendi doit bien évidemment accuser le coup. La seule consolation de la famille Guillemot sera sans doute de voir la valorisation de son capital augmenter, à la faveur de l'inflation du cours de l'action Gameloft, depuis que Vivendi a commencé à manifester son intérêt. Bien maigre consolation, quand elle se fait au prix de la perte de tout contrôle sur l'entreprise que l'on a fondée.

Par ailleurs, il semblerait que Vivendi soit aussi prête à remettre la pression sur la société soeur de Gameloft, Ubisoft, le célèbre éditeur d'Assassin's Creed, de Far Cry, et de The Division.

Ayant suivi la même stratégie que d'habitude, en acquérant chaque jour un peu plus de titres en bourse, Vivendi est parvenue à se hisser à 17,7% du capital d'Ubisoft. Parvenue à ce stade, Vivendi réclame, comme de droit, un siège au Conseil d'administration d'Ubisoft. Mais là encore, la famille Guillemot se fait tirer l'oreille. Il n'est donc pas impossible que, faute d'obtenir gain de cause, Vincent Bolloré ne renonce à son moratoire, et cherche à poursuivre son ascension au capital de la société, voire de lancer cette OPA qu'il avait exclue pendant les 6 prochains mois au moins.