Un cercle vicieux

Depuis la semaine dernière, inquiets par la casse sociale que dessinent les offres des repreneurs potentiels des divers sites du groupe AIM, les salariés des Abattoirs Industriels de la Manche sont en grève. Ils bloquent l'usine, et empêchent toute livraison, ainsi que la poursuite de l'activité.

Leur réaction est le fruit des angoisses légitimes qu'ils entretiennent sur leur avenir, puisque ce sont en tout 400 emplois qui sont susceptibles d'être supprimés sur l'ensemble des implantations du groupe AIM, notamment dans la Manche et en Ile-et-Vilaine. Le site de Sainte-Cécile, le principal du groupe, est d'ailleurs le plus touché, car seuls 118 emplois sur les 397 actuels pourraient être maintenus.

Mais cette grève, et l'absence de dialogue avec des syndicats qui ne se tournent que vers la direction du groupe et les actionnaires, ont fini par susciter chez certains repreneurs des inquiétudes tout aussi vives et légitimes. C'est, en somme, un cercle vicieux.

Retrait de Declomesnil

Ainsi, Declomesnil, société de négoce de viande porcine associée à Sofiprotéol pour la reprise du site manchois, vient de jeter l'éponge en retirant son offre : « l'absence totale de dialogue, rejeté par les représentants du personnel et par leurs conseils, et l'arrêt total de l'activité de l'abattoir et des livraisons clients, ne permettent plus de préserver le fonds de commerce », a déclaré la direction de l'entreprise normande dans un communiqué de presse.

Pour Declomesnil, la poursuite de l'activité de l'abattoir, la livraison des clients, étaient des conditions absolument nécessaires à la viabilité du projet de reprise, et aussi à l'éventuelle amélioration des conditions initiales de l'offre de reprise d'AIM, notamment sur le plan du nombre d'emplois sauvegardés.