Vivendi se renforce au capital d'Ubisoft

Il est des nouvelles qui peuvent venir gâcher une fête, si belle soit-elle. C'est un peu ce qui s'est passé hier soir, lorsque Vincent Bolloré et Vivendi se sont, en quelque sorte, « invités » à la fête organisée au palais d'Iéna par Yves Guillemot pour célébrer les 30 ans d'Ubisoft, le célèbre éditeur de jeux vidéo français. Une fête en grande pompe, censée renforcer encore les liens au sein du clan Ubisoft, mais où l'ombre du prédateur finistérien n'a cessé de planer.

Persona non grata dans l'univers d'Ubisoft, Vincent Bolloré ne s'est pas, bien entendu, présenté lui-même aux portes du palais d'Iéna, mais Vivendi a publié un communiqué de presse faisant état du renforcement de la participation de Vivendi au capital de l'éditeur de la célèbre saga « Assassin's Creed » et autres blockbusters comme « Farcry » ou l'excellent et récent « The Division ». Le groupe français de médias, de contenus et de divertissements a en effet annoncé avoir encore relevé sa participation dans le capital d'Ubisoft, dont il détient désormais 24,059 %.

Pas de trêve d'anniversaire

Dans la guerre qui oppose les deux clans bretons depuis septembre 2015, le clan Guillemot et le clan Bolloré, ce dernier remet donc une nouvelle fois la pression sur Ubisoft, après avoir déjà ravi aux Guillemot l'éditeur de jeux pour mobiles Gameloft.

Cette stratégie de grignotage progressif est la signature du serial buyer Bolloré, qui l'a appliquée scrupuleusement dans toutes ses acquisitions. On commence par acheter sur les marchés, jusqu'à demander un poste d'administrateur, et l'on rachète sans cesse des titres jusqu'à prendre le contrôle par une OPA. Bien qu'Ubisoft ait cherché avec succès lors de la dernière assemblée générale à renforcer ses positions, la guerre avec Vivendi est donc loin d'être terminée. Vincent Bolloré l'a bien fait sentir, en venant ainsi perturber l'anniversaire de sa future proie.