Une longue histoire

C'est une longue histoire que celle des relations qui unissent le Président de la République, François Hollande, avec les salariés de l'usine provençale de Fralib, dont la lutte pendant 1336 jours contre Unilever pour sauver leurs emplois a défrayé la chronique. En 2011, en pleine campagne des primaires socialistes, François Hollande leur avait rendu une première visite. En 2012, pendant sa campagne électorale, il avait participé à un grand meeting de soutien à la lutte de ceux qui produisaient depuis des années des thés Lipton et des infusions L'Eléphant, et qu'Unilever s'apprêtait à sacrifier sur l'autel de la financiarisation de l'économie. En août 2012, il avait reçu les salariés à l'Elysée, pour leur faire part de son soutien et écouter leurs doléances et leur projet. A cette occasion, il avait affirmé sa volonté de faire pression sur Unilever pour que les machines puissent être cédées aux salariés.

Une portée symbolique, mais pas seulement

En déplacement à Marseille dans le cadre d'une réunion euroméditerranéenne de la COP21, François Hollande va donc rendre une visite surprise à l'usine Scop Ti. Elle a une portée politique indéniable, parce qu'elle permet de délivrer un message d'optimisme au pays, de montrer que le Président se mobilise, et de prouver à son aile gauche que son social-libéralisme n'exclut pas les salariés du dialogue au profit des patrons. Mais cette visite signe avant tout l'attachement de François Hollande à une longue lutte sociale et à une belle aventure entrepreneuriale. C'est d'ailleurs ainsi que les salariés de la coopérative provençale envisagent cette visite, qui leur fait plaisir autant qu'elle les honore, et assure la visibilité de leurs produits.