Une ambition justifiée par des performances historiques

Yves Saint Laurent, la maison de mode parisienne qui fait partie du groupe Kering, affiche fièrement ses ambitions pour les cinq années à venir. Ainsi, il y a quelques heures, la griffe, récemment devenue deuxième marque du groupe de luxe juste derrière Gucci, a fait savoir qu'elle estimait pouvoir doubler son chiffre d'affaires dans les trois à cinq prochaines années, après avoir multiplié ses ventes par plus de quatre en six ans.

Concrètement, à l'occasion d'une rencontre à Paris avec des investisseurs, Francesca Bellettini, directrice générale de l'enseigne haut de gamme détenue par Kering, qui vient de s'associer à Cartier dans la commercialisation de lunettes, a annoncé il y a quelques heures viser un chiffre d'affaires de 2 milliards d'euros « à moyen terme », puis 3 milliards « à plus long terme ».

Pour justifier sa grande ambition, la femme d'affaires a rappelé que, en 2016, la marque Saint Laurent a enregistré une progression de ses ventes de 25,5 %, pour atteindre 1,22 milliard d'euros, pour ce qui constituait sa sixième année de croissance consécutive au-dessus des 20 %.

Une ambition allant au-delà du prêt-à-porter et de la maroquinerie

Selon la directrice générale, la marque dispose d'un très fort potentiel de croissance, notamment grâce à l'expansion prévue de son réseau de magasins. « Beaucoup de marques ont atteint le milliard d'euros avec nettement plus de magasins que nous », a-t-elle ainsi déclaré, en précisant que le réseau de boutiques (159 aujourd'hui pour 62 % des ventes) allait croître d'une vingtaine d'ouvertures nettes par an, pour atteindre environ 200 magasins.

Sur le plan géographique, ces ouvertures d'enseignes devraient principalement avoir lieu en Chine, où la griffe ambitionne d'avoir 25 à 30 boutiques à terme contre 18 aujourd'hui, et dans des pays comme la Suisse, où la marque ne profite pas encore d'enseignes, alors que ces terrains « offrent très clairement des opportunités ».

Au-delà de cela, Yves Saint Laurent entend également développer les ventes de lunettes, de bijoux et de foulards, des produits plus accessibles que sa gamme de prêt-à-porter et de maroquinerie, qui devraient attirer une nouvelle clientèle. La maison, fondée en 1961 par le couturier Yves Saint Laurent et propriété du groupe dirigé par François Pinault, vise, en parallèle de cette croissance ambitieuse des ventes, une amélioration de sa rentabilité opérationnelle. Plus précisément, la griffe espère porter sa marge d'Ebit à 25 % du chiffre d'affaires d'ici trois à cinq ans (contre 22 % aujourd'hui) et à 27 % sur le plus long terme.