Convergence

Patrick Drahi ne s'en cache pas, compte tenu de toutes ses actions et acquisitions récentes au nom d'Altice : lui aussi, comme Vincent Bolloré avec qui il est en compétition, croit fermement en la convergence des contenus et des réseaux. C'est pourquoi il envisage de regrouper Numéricable-SFR et l'ensemble des activités d'Altice Médias Groupe. Cette démarche de convergence est d'ailleurs déjà initiée, et les équipes de Michel Combes commencent à rechercher des synergies avec celles de l'activité médias. D'ailleurs, l'opérateur téléphonique offre depuis quelques jours un accès illimité aux titres de groupe comme Libération ou L'Express à ses abonnés aux forfaits les plus chers et les plus complets.

Mais ce dont il est question va beaucoup plus loin qu'une simple offre de services commercialement attractive. Il s'agirait en effet pour Altice de vendre purement et simplement Altice Médias Groupe à Numericable-SFR. Ce regroupement capitalistique, destiné à favoriser la stratégie de convergence, devrait intervenir au plus tard à la fin de l'année 2018.

Une problématique complexe

Mais pour que la convergence soit vraiment opérationnelle, il faudrait aussi regrouper toutes les équipes en un même lieu. Or, pour l'instant, elles sont toutes disséminées. Les 7 000 collaborateurs du deuxième opérateur téléphonique français se trouvent dans un immeuble de Saint-Denis, pas très facile d'accès, et dont Altice est locataire. Celles de NextradioTV sont basées rue d'Oradour-sur-Glane dans le 15ème arrondissement de Paris. Quant aux titres de presse, ils viennent tous d'être regroupés dans l'immeuble de Libération, situé rue de Chateaudun dans le 9ème.

Pour l'instant, le projet initial est de faire migrer toutes les équipes médias, soit 2 000 collaborateurs, vers le nouveau programme Quadrans, situé entre le pont du Garigliano et la place Balard, non loin du célèbre Balardgone où le Minsitère de la Défense est désormais regroupé. Mais seulement 60 000 mètres carrés de bureaux sont encore disponibles dans le programme, ce qui ne permettrait pas d'y transférer les 7 000 collaborateurs de la branche télécommunications. C'est désormais à la résolution de ce problème que Patrick Drahi va devoir se consacrer pour donner réellement les moyens de ses ambitions à sa holding.