Quand l'État reprend en main EDF avec son projet « Hercule »

EDF, Le Maire, Lévy,

ENQUÊTE SUR LA FILIÈRE NUCLÉAIRE FRANÇAISE 1/4. La réorganisation d'EDF, présentée comme une opération décidée en interne, est portée depuis le début par l'Élysée. Le destin de l'électricien, surendetté, dépend plus que jamais de l'État, son principal actionnaire.

Publié le 11-12-2019 par Marc Endeweld

L'électricien national, EDF, est au pied du mur. Fin octobre, après la remise du rapport de Jean-Martin Folz sur les EPR, les réacteurs nucléaires de troisième génération, le gouvernement a sommé la direction du groupe public de fournir en un mois un « plan d'action ». Au sein de l'entreprise, les équipes ont donc mis les bouchées doubles pour présenter au gouvernement des solutions pour sauver ce grand paquebot et sa filière nucléaire (près de 69 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2018, plus de 150000 salariés). Ce plan est censé répondre aux défaillances décrites par Jean-Martin Folz dans son rapport, concernant notamment les compétences internes ou la coordination avec les sous-traitants de la filière nucléaire...

Selon nos informations, la copie d'EDF devrait être présentée au gouvernement la semaine prochaine. Preuve que le dossier est sensible: nos interlocuteurs - salariés de l'entreprise, syndicalistes, anciens cadres dirigeants, professionnels du secteur de l'énergie, hauts fonctionnaires - ont tous exigé l'anonymat. Interrogée lors de notre enquête sur la réorganisation du groupe et la filière nucléaire, la direction de communication d'EDF a préféré décliner toute interview: « Nous ne faisons pas de commentaire sur ce sujet qui est encore en cours de discussion et sans décision prise. »

Libéralisation du marché

Cela fait des mois que Jean-Bernard Lévy, PDG du groupe, dont le mandat a été renouvelé par Emmanuel Macron en février dernier, est sous pression.

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