Une conjoncture négative

Menacé d'une dégradation de sa note, Areva traverse une des périodes les plus troubles de son histoire. Autrefois champion mondial incontesté du nucléaire, et fleuron encensé de l'industrie française, le groupe se trouve aujourd'hui confronté à de nombreuses difficultés. En France, et dans d'autres pays occidentaux, les opportunités de conquérir de nouveaux marchés se font rares et la conjoncture n'y semble plus aussi favorable qu'avant pour l'énergie nucléaire. La catastrophe de Fukushima, l'arrêt du nucléaire au Japon et en Allemagne, ainsi que la réduction de la part du nucléaire en France y sont pour beaucoup.

Retards et endettement

Areva pêche aussi par son incapacité à respecter ses délais, et donc à honorer ses contrats. Les chantiers en cours de son produit phare, le réacteur de troisième génération EPR, se sont englués dans des retards colossaux dont Areva devra finir par assumer le coût financier.

La nécessité de moderniser certaines usines de retraitement datant des années 60 et 70 a également nécessité de lourds investissements financiers. Les acquisitions passées ont également laissé des traces, en augmentant plus que de raison l'endettement du groupe, à tel point qu'il est maintenant contraint d'envisager des cessions d'actifs non stratégiques.

Des craintes sur la qualité du dialogue social

Areva va donc devoir se lancer dans un plan drastique de réduction de la dette, qui passera aussi par une amélioration de la productivité et une réduction des coûts de fonctionnement. Une telle politique ne manquera pas d'ouvrir une brèche dans les relations que la direction entretient avec les syndicats, et rendra sans doute le dialogue social moins fluide.

Face à de telles difficultés, Philippe Varin va devoir faire preuve d'ingéniosité et de courage, s'il veut préserver la pérennité et l'autonomie de l'entreprise.