175 millions de pertes

La nouvelle entité constituée par Patrick Drahi, Numericable-SFR, a présenté ses premiers résultats, qui donnent, en quelque sorte, une espèce de prise de vue initiale sur la santé financière d'un opérateur devenu le numéro 2 français, et qui a de grandes aspirations. Et ces résultats ne sont pas bons. Alors que Numericable seul enregistrait 65 millions de bénéfices l'an dernier, la vie commune avec SFR commence avec 175 millions d'euros de pertes nettes. C'est la conséquence directe du rachat de SFR.

En effet, l'acquisition a été effectuée en mai, et la dette portée aux comptes à ce moment-là, mais le rachat n'a été finalisé que fin novembre, et l'intégration de SFR réalisée au premier décembre seulement. Dans ces conditions, les synergies susceptibles de dégager des économies conséquentes n'ont pas eu non plus le temps de porter leurs fruits. En outre, les revenus de SFR ne compensent pas les pertes dues aux frais financiers de l'acquisition.

Dans l'attente des synergies

En effet, on constate « une érosion des revenus mobiles » sur l'exercice 2014. Ayant multiplié les promotions pour éviter de perdre des abonnés au profit de ses concurrents, SFR a vu son revenu par abonné diminuer de 5,9%, à une moyenne de 22,50 euros. L'activité se maintient grâce à la fibre et haut très haut débit, dont l'offre portée par Numericable a progressé de 4,5%, ce qui représente aujourd'hui un total de 1,54 millions d'abonnés. Cette progression permet à la téléphonie fixe de se maintenir, et au revenu moyen de demeurer proche des chiffres de l'an dernier, à 34,10 euros.

Le groupe demeure néanmoins confiant, notamment sur les économies apportées par les synergies qui commencent à se mettre en place : « nous sommes au point de départ de nos 15 chantiers de synergies », a expliqué la direction.