Une affaire très rentable

Trouver des synergies, réduire les coûts de fonctionnement, désendetter le groupe : la méthode Drahi semble porter ses fruits puisque Numericable-SFR vient déjà de renouer avec les bénéfices, avec un excédent brut d'exploitation en hausse sur le deuxième trimestre 2015. Cet excédent brut d'exploitation ajusté s'élève à 1,06 milliard d'euros sur les trois derniers mois écoulés, en hausse de 19%.

Le numéro 2 des télécoms en France a également redécouvert ce que signifiait être bénéficiaire, puisqu'il enregistre un bénéfice net trimestriel de 79 millions d'euros, alors que l'an dernier il accumulait 116 millions d'euros de pertes. Ce retour rapide à la rentabilité n'a pas manqué d'être salué par les marchés financiers, qui ont plébiscité le titre à l'achat.

Hémorragie de clients

Pourtant, cette rentabilité retrouvée cache une situation plus critique qu'il n'y paraît. Les réductions de coûts voulues par Altice ne tiennent visiblement pas qu'à des synergies vertueuses et des économies d'échelle, mais aussi à de véritables coupes franches dans les budgets. Conséquence immédiate : une baisse substantielle de la qualité du service, dont les abonnés anciens de SFR se plaignent régulièrement.

La baisse de la qualité de service a précipité bon nombre de clients vers les opérateurs concurrents, ce qui vaut actuellement à Numericable-SFR le sobriquet de « O+ », le donneur universel d'abonnés. Au second trimestre 2015, ce sont 600000 abonnés mobile et 118000 abonnés fixe supplémentaires qui ont quitté l'opérateur. Ces départs ne sont pas du tout compensés par de nouveaux recrutements, si bien que le chiffre d'affaires de l'opérateur téléphonique a connu une baisse substantielle de 2,4%, à 2,78 milliards d'euros.