Le Grand Jour après le Grand Soir

Il y a un an prenait fin le conflit de 1336 jours qui a opposé les ouvriers de Fralib, l'usine de Géménos qui fabriquait les thés et les infusions L'Eléphant, contre leur maison-mère, le groupe Unilever. Réunis depuis dans une société coopérative, 58 anciens salariés de Fralib ont investi tout ou partie de leurs indemnités de licenciement, 177 000 euros en tout, pour faire vivre leur usine et maintenir l'activité dans la région, avec la ferme intention de la développer.

Depuis le 11 mai, 20 d'entre eux sont déjà salariés de Scop Ti, et préparent ce grand événement qu'est le lancement en grande pompe de leur marque et leurs gammes de thés et d'infusions. Ils espèrent même la venue à cette occasion de François Hollande, dont l'engagement à leur côté a été réel et utile. Une fois passée cette étape, 9 autres salariés les rejoindront, puis les autres coopérateurs, au fur et à mesure de la montée en puissance de la production.

Relancer la production autour du bio et du local

Cette journée entourée de mystère est l'aboutissement d'un long combat autant que le début d'une nouvelle aventure, où les salariés seront leurs propres patrons au sein de cette SCOP située à Géménos. Ils vont donc développer sous une marque qui rappellera discrètement leur lutte sociale, des produits bio. Mais ils produiront aussi pour la grande distribution sous marques de distributeur.

Pour les thés, ils ont choisi leurs fournisseurs au Vietnam, au Laos, au Kenya ainsi qu'en Inde. Pour les infusions, c'est en revanche la carte locale qu'ils ont choisi de jouer. Cela permettra de relancer dans la région la production de plantes aromatiques et médicinales, tradition ancestrale tombée en désuétude depuis quelques décennies.