Une année « phénoménale »

En ce mardi matin, le majestueux siège de Kering, situé dans l'ancien hôpital Laennec, en plein coeur du VIIe arrondissement de Paris, ne va voir que des sourires s'afficher sur les visages rayonnants des dirigeants du groupe. En effet, le groupe français de luxe a publié des résultats pour l'année 2017 qui surpassent le consensus recueilli auprès des analystes financiers par Inquiry Financial pour Reuters, consensus qui s'avérait pourtant déjà très ambitieux.

François-Henri Pinault, le président-directeur général du numéro 2 français du luxe, n'a pas manqué de le souligner : « Kering a réalisé une année 2017 phénoménale. En un an, nous avons créé plus de 3 milliards d'euros de chiffre d'affaires supplémentaire et généré plus d'un milliard de résultat opérationnel courant additionnel », a déclaré le fils du fondateur du groupe, François Pinault.

Gucci au top

En effet, Kering a vu ses ventes grimper de 25 % en 2017 et atteindre le montant record de 15,48 milliards d'euros. À taux de change constants, cette hausse se situe à 27,2 %, exactement comme la progression enregistrée sur le seul dernier trimestre. Cette hausse spectaculaire est à mettre en partie au crédit du redécollage de Gucci, qui est redevenue une marque phare, dont la plupart des produits sont à nouveau des « must have » que l'on s'arrache. À taux de change constants, les ventes de la maison Gucci ont augmenté de 44,6 %, soit 5,6 % de plus que les attentes les plus optimistes des analystes.

La marque italienne a ainsi, pour la première fois de son histoire, franchi le seuil symbolique des 6 milliards d'euros de ventes, atteignant 6,2 milliards. Son résultat opérationnel progresse, de son côté, de 69 % et dégage une marge en hausse de 550 points de base, s'élevant désormais à 34,2 %. Dans la mesure où Gucci représente 70 % des profits de Kering, cette performance est donc le principal moteur de celle du groupe pour l'exercice 2017.

Des marques désirables

Toutefois, Gucci ne doit pas être considérée comme l'arbre majestueux qui cacherait une forêt à l'abandon. Toutes les marques du groupe tendent désormais à prouver leur dynamisme et leur « désirabilité », pour reprendre un terme employé ce matin par François-Henri Pinault : « Saint Laurent poursuit son itinéraire de croissance rapide, tandis que Bottega Veneta continue son redéploiement. Balenciaga connaît une montée en puissance impressionnante, et nos autres marques de Luxe sont engagées sur des dynamiques positives. Toutes disposent d'un potentiel de croissance remarquable, qui s'appuie sur leur capacité à réinventer les codes, à porter une vision créative qui les rend éminemment désirables, et ainsi, à créer de la valeur », a souligné le patron de Kering.

Sur ces bases excellentes, le résultat net part du groupe de Kering a ainsi réussi à progresser de 119,5 %, atteignant 1,79 milliard d'euros. Et ce n'est sans doute pas fini. Pour 2018, en effet, malgré une prudence raisonnable face aux aléas de la situation mondiale et des évolutions du secteur, François-Henri Pinault demeure convaincu « que la complémentarité de nos Maisons, notre couverture géographique, la diversité de nos clientèles et la force d'un Groupe de Luxe intégré devraient nous permettre, cette année encore, de faire bien mieux que nos marchés ».