Alexandre de Palmas, directeur exécutif France du groupe Carrefour, a annoncé le lancement d'une opération « chariots surprises ». Le concept a été lancé en France par Auchan et semble inspirer la concurrence. L'idée ? Proposer des chariots de produits invendus à un prix total bien moins élevé.

Un marketing qui exploite une forme de détresse ?

Chez Carrefour, le chariot surprise contient du non-alimentaire (petit électroménager, jouets, papeterie, linge de maison) et est vendu au prix de 49,90 EUR au lieu de 150/160 EUR. Plusieurs magasins ont déjà lancé l'opération. C'est le cas à Wasquehal dans le Nord, à Drancy en Seine-Saint-Denis ou encore à Grenoble (Isère) et Toulouse (Haute-Garonne). Mais d'où vient cette idée des chariots mystères/surprises ? C'est un employé d'Auchan qui a découvert le concept en regardant une émission américaine. Il a alors soumis l'idée à son employeur, à Dieppe (Seine-Maritime). Idéal pour booster les ventes, le chariot mystère permet aussi aux consommateurs de réaliser des économies financières. Néanmoins, le contenu étant caché, il n'est pas possible de vérifier que l'on a véritablement besoin de ce que contient le chariot. Pour certains, ces opérations marketing ne sont pas si positives que cela. « Au même titre que les jeux d'argent, ce type de marketing exploite [...] l'espoir : l'espoir d'avoir de la chance, de gagner quelque chose, de bien tomber. Ce sujet mériterait une vraie étude socio-ethnographique, mais il s'agit évidemment de l'exploitation d'une forme de détresse » estime Jeanne Guien, philosophe et autrice, auprès de Reporterre. Alexandre de Palmas a quant à lui fait savoir que l'objectif de son groupe est de faire plaisir à sa clientèle.