UBS France condamnée pour harcèlement moral

UBS France condamnée pour harcèlement moral

La justice a reconnu un cas de harcèlement moral sur une lanceuse d'alerte dans la filiale française de la banque suisse.

Publié le 05-03-2015 par Emilie Huberth

Un calvaire épouvantable

 

Stéphanie Gibaud, ancienne salariée d'UBS France et lanceuse d'alerte, vient d'obtenir satisfaction devant la justice prud'homale en voyant reconnu le harcèlement moral qu'elle a subi durant plusieurs années au sein de la filiale française de la banque suisse. La banque leader de la gestion de fortune et actuellement au coeur d'un scandale d'évasion fiscale, a tenté de lui faire payer son refus de détruire des documents prouvant l'existence d'un système perfectionné facilitant l'évasion des capitaux de clients français vers la Suisse. Selon son avocat, Me William Bourdon, « Stéphanie Gibaud, refusant de se plier à la loi du silence, a subi un calvaire épouvantable ».

 

 

Refus de la loi du silence

 

Mme Gibaud, embauchée dès la création d'UBS France en 1999, devait organiser des événements pour proposer aux clients des montages financiers leur permettant de soustraire au fisc une partie de leurs revenus. Consciente des implications illégales de ce système, elle avait refusé de détruire les preuves susceptibles d'en accréditer l'existence. Mais elle en avait payé le prix fort, par un harcèlement moral continu.

 

 

Un témoin clé

 

En reconnaissant le harcèlement qu'elle a subi, la justice donne un signal fort aux lanceurs d'alertes, comme Mme Gibaud. « C'est énorme notamment pour les lanceurs d'alertes qui sont derrière moi parce que effectivement, ça peut servir de jurisprudence, ça peut servir pour les autres que mon cas serve », a-t-elle déclaré à l'AFP au sortir du tribunal. Aujourd'hui, Stéphanie Gibaud, soulagée d'avoir obtenu satisfaction, demeure un témoin clé dans le dossier UBS France.

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