SFR veut fibrer les campagnes

SFR veut fibrer les campagnes

Le groupe SFR a proposé à l'État d'investir massivement dans la fibre optique en milieu rural.

Publié le 12-07-2017 par Laurent Baquista

Volonté d'investir

 

Depuis quelques mois déjà, SFR Group explique à l'État français qu'il entend jouer son rôle dans l'accès au haut débit fixe en milieu rural, en voulant investir dans le développement des infrastructures. Cette tâche, il doit logiquement la partager avec l'opérateur historique, Orange.

Depuis 2011, en effet, un accord cadre prévoit que les deux opérateurs téléphoniques devront investir dans le développement de la fibre en milieu rural et fixe des obligations à l'un et l'autre. Orange doit couvrir 80 % du territoire rural français et SFR les 20 % restants. Mais plusieurs facteurs conduisent SFR à vouloir remettre en cause cet accord et à repartir sur d'autres bases. Voici quelques mois, le deuxième opérateur téléphonique français a tout d'abord proposé de revoir les termes de l'accord pour fixer une parité dans les investissements et les obligations de couverture. Ensuite, Orange tarde quelque peu à investir. Enfin, le raccordement à la fibre du milieu rural représente une manne potentielle très intéressante pour SFR Group, synonyme de parts de marché supplémentaires et de revenu unique par abonné élevé.


Une infrastructure dédiée à la fibre en milieu rural

 

C'est pourquoi le groupe possédé par Patrick Drahi a fait part de son intention de ne plus respecter l'accord initial et de prendre en charge l'intégralité du chantier. Ainsi, dans une interview accordée ce matin à nos confrères du quotidien économique Les Échos, Michel Paulin a expliqué quelles étaient les ambitions de SFR Group : couvrir 80 % du territoire en 2022 et 100 % en 2025.

Pour cela, SFR Group est « en train de créer une structure dédiée, Altice Infrastructures, pour assurer l'ensemble des travaux ». L'objectif est de les faire démarrer en septembre, pour raccorder les premiers foyers avant Noël.

On pourrait bien entendu penser qu'il s'agit là d'un coup de bluff, destiné à forcer Orange à abattre ses cartes dans cette partie de poker entre opérateurs téléphoniques. Mais Michel Paulin, le directeur général de SFR Group, soutient qu'il ne s'agit pas du tout d'un coup de bluff : « notre volonté est très claire, fibrer l'intégralité du territoire, sans argent public », soutient le patron exécutif de SFR. Le groupe compte bien faire entendre un argument qui pourrait séduire le gouvernement : le volontarisme de SFR fera « économiser 8 à 15 milliards d'euros au budget de la France ». Un argument qui pourrait faire mouche auprès d'Edouard Philippe et de Bruno Le Maire.

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