Réformes à venir

Suite à la remise du rapport rédigé par Jean-Cyril Spinetta, l'ancien patron d'Air France, le gouvernement a élaboré une réforme de la compagnie ferroviaire française qu'Édouard Philippe, le Premier ministre, va présenter ce matin à 10 h. Il exposera à la presse « les grands axes », ainsi que « les questions de méthode et de calendrier ». L'enjeu de cette réforme est de préparer l'ouverture à la concurrence rendue obligatoire par la législation de l'Union européenne, mais aussi de restructurer la dette du groupe, et peut-être également de revoir le statut si controversé des cheminots.

Sur ce dernier point, l'échange, filmé par toutes les télévisions présentes au Salon de l'Agriculture, entre Emmanuel Macron et un cheminot venu l'interpeller semble indiquer que le gouvernement est déterminé à toucher à ce sacro-saint statut : « Je ne peux pas avoir d'un côté des agriculteurs qui n'ont pas de retraite et de l'autre avoir un statut cheminot et ne pas le changer ». Le Président avait par ailleurs rajouté, à l'intention de son interlocuteur: « vous n'avez pas le même rythme que mon grand-père qui était cheminot ». Autant d'éléments qui laissent augurer d'une réforme de la SNCF qui impliquerait une remise à plat du statut de cheminot.

Conflits à prévoir

Or modifier ce statut, c'est s'exposer à une mobilisation majeure des syndicats contre ce projet. En effet, pour Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT, les problèmes de la SNCF n'ont rien à voir avec le statut de cheminot : « Je défie qui que ce soit de me dire que le problème de la SNCF, le problème des trains en retard, le problème des trains annulés et des voies qui sont mal entretenues c'est à cause du statut des cheminots », a déclaré le patron de la CGT.

Un autre point tendancieux pourrait également attiser la colère, celle du monde rural en particulier. En effet, le rapport Spinetta suggère de « recentrer le transport ferroviaire sur son domaine de pertinence : les transports du quotidien en zone urbaine et périurbaine, et les dessertes à grande vitesse entre les principales métropoles ». Cela pourrait entraîner de nombreuses fermetures de lignes devenues totalement non rentables dans le monde rural, ce qui pose plus globalement un problème d'aménagement du territoire, qui dépasse le simple cadre de la SNCF.