Une consolidation nécessaire

A l'occasion de ses voeux à la presse, Stéphane Richard a jeté un nouveau pavé dans la mare des télécoms français, ajoutant aux nombreuses vagues qui l'agitent depuis plusieurs mois une nouvelle onde de choc. En effet, le président d'Orange estime que le marché français n'est ni viable ni suffisamment dynamique dans sa configuration actuelle, prenant ainsi le contrepied de Sébastien Soriano, le nouveau président de l'Arcep, l'autorité de régulation du secteur : « Personne ne peut démontrer que le marché français peut vivre de manière durable à quatre. Mais il est viable à trois ».

Pour Stéphane Richard, « la situation économique fait qu'il y a une pression naturelle vers la consolidation ». En effet, le développement de la 4G dans la téléphonie mobile et celui de la fibre dans la téléphonie fixe nécessitent des investissements que les opérateurs ont de plus en plus de mal à effectuer compte tenu de la faiblesse des marges réalisées dans cette conjoncture à quatre.

Mais qui ne viendra pas d'Orange

Pour le PDG d'Orange, l'année 2015 devrait s'avérer cruciale. En effet, la mise en vente des fréquences 700 Mghz permettra de voir, parmi les quatre opérateurs français, qui a vraiment les moyens de ses ambitions : « cela permettra peut-être aux uns et aux autres de se déterminer sur ce qu'ils veulent faire parce qu'il faudra faire un gros chèque ». Avec cette remarque, Stéphane Richard vise sans aucun doute Free Mobile, qui a le moins investi dans son propre réseau les années précédentes, et use et abuse d'accords d'itinérance avec Orange.

Cependant, le patron d'Orange est clair sur un point : la consolidation ne viendra pas d'Orange elle-même. « Nous ne serons pas le fer de lance de la consolidation en France, mais nous en profiterons », a-t-il déclaré hier devant les journalistes. Cette déclaration relance donc l'hypothèse d'un rachat de Bouygues Telecom par Numericable-SFR.