Le Crédit Agricole se défend dans l'affaire Panama Papers

Le Crédit Agricole se défend dans l'affaire Panama Papers

Mis en cause par Le Monde, questionné par Bercy, le Crédit Agricole a répliqué en précisant avoir cessé dès 2015 tout montage de société offshore pour ses clients.

Publié le 12-05-2016 par Emilie Huberth

Mise au point

 

Le scandale des Panama Papers a révélé l'implication de plusieurs banques françaises dans des opérations de montage de sociétés offshore pour leurs clients, dans le but de soustraire au fisc des capitaux. Au premier rang d'entre elles, le Crédit Agricole, que nos confrères du Monde ont hier épinglé dans un article de fond, et que Bercy soumet également à la question.

Hier soir, dans un communiqué de presse ad hoc adressé à l'Agence France Presse, la banque verte a tenu à répliquer à ces accusations et à clarifier certains points : « La banque privée du Crédit Agricole ne crée ni n'administre de structures dites offshore pour ses clients. Cette activité a été progressivement arrêtée et a cessé de manière définitive en 2015 » a indiqué la banque issue du monde rural, dans ce communiqué.

 

Un vaste système d'évasion

 

Selon Le Monde, le groupe Crédit Agricole aurait, souvent via ses filiales suisses, luxembourgeoises et monégasques, créé et administré plus de 1 130 sociétés offshore depuis le début des années 1990, rien qu'avec le cabinet panaméen Mossack Fonseca. Ces montages savants n'avaient qu'une finalité : aider les clients du Crédit Agricole, riches particuliers et sociétés, à se dissimuler aux yeux des autorités fiscales de leurs pays respectifs, notamment lors de transferts de parts de sociétés. Le Crédit Agricole n'est pas la seule banque française mise en cause. La Société Générale l'a déjà été lorsque le scandale a éclaté, et BNP Paribas vient également de l'être.

Mais le Crédit Agricole, lui, tient à riposter et affirme que, si ces pratiques ont bel et bien pu exister, elles n'ont plus cours depuis 2015, et qu'avant cela le groupe avait « engagé son retrait des territoires non coopératifs à partir de 2010 ». De ce fait, le groupe bancaire français n'est plus présent au Panama, et il « réaffirme qu'il a bien mis fin à ces activités sous quelque forme que ce soit, y compris au travers de prestataires externes ».

Les dernières actualités