Une usine déclarée « d'utilité publique »

Le décret présidentiel, signé par Andres Manuel Lopez Obrador, déclare l'usine de production d'hydrogène située à Tula « d'utilité publique ». Le site en question est exploité par le leader français du gaz, Air Liquide au bénéfice de l'entreprise pétrolière d'Etat Pemex. Ainsi que l'autorise sa constitution, le Président mexicain a ainsi décidé de tout simplement exproprier le Français, lui laissant « dix jours ouvrables » pour lancer une procédure judiciaire d'indemnisation, conformément à la loi sur les expropriations. Le décret explique que la reprise en main par Pemex (traduite par « l'occupation immédiate ») de l'usine d'hydrogène, à l'intérieur de la raffinerie de Tula « améliorera les marges » et contribuera « à la souveraineté énergétique nationale »...Une priorité du président de gauche nationaliste.

De l'eau dans le gaz entre Air Liquide et l'Etat mexicain

« Avec un investissement de 50 millions d'euros pour le rachat et l'optimisation de l'unité de production d'hydrogène existante, ce contrat permettra à Air Liquide de renforcer sa présence dans le centre du Mexique »... C'est ainsi que le 6 septembre 2017, le gazier tricolore avait annoncé « un contrat à long terme avec Pemex pour la fourniture d'hydrogène à la raffinerie de Tula au Mexique ». La décision su gouvernement mexicain est dure à encaisser, bien que celui-ci n'en soit pourtant pas à son coup d'essai... Au printemps dernier, était célébré devant des milliers de partisans le 85e anniversaire de « l'expropriation pétrolière ». L'un des prédécesseurs de l'actuel président (Lazaro Cardenas :1934-1940) avait ainsi nationalisé 17 compagnies pétrolières étrangères, donnant lieu à la création de Petroleos mexicanos (Pemex).