Toutes les 5 minutes, un Américain meurt d'une overdose. Au cours des seules 24 premières années de ce XXIe siècle, le bilan humain s'élève à un million de personnes. Dans près de 70% des cas, c'est le fentanyl, une drogue, de la famille des opioïdes qui est incriminée. Surnommée « drogue du zombie », elle désigne un puissant analgésique, initialement vendu en pharmacie, mais dont l'usage médical est, depuis 15 ans, largement dévoyé. Le fetanyl est 20 à 40 fois plus puissant que l'héroïne et 100 fois plus que la morphine.

Or, pour les Etats-Unis, la Chine n'y est pas étrangère. Au cours de la dernière semaine, Donald Trump a, en effet, accusé Pékin d'être un des nœuds du trafic mondial de fentanyl. Une accusation récurrente de la part du milliardaire. Il a annoncé, en représailles, augmenter les droits de douane sur les produits en provenance de Pékin.

Une matière première mortelle

« 90% de la production des précurseurs chimiques du fentanyl est en Chine », confirme Michel Gandilhon, expert associé au département sécurité défense du Conservatoire national des arts et métiers et co-auteur de Géopolitique du crime organisé. Avec plus de 160.000 entreprises dans l'industrie chimique et pharmaceutique, la Chine apparaît comme un fournisseur majeur de médicaments.

« Depuis la Chine, où la substance est élaborée, une partie de la production est détournée par des réseaux du crime organisé pour être envoyée au Mexique dans les cartels », raconte Michel Gandilhon.

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