Une action 'sans précédent'

80 journaux espagnols ont déposé vendredi dernier, une plainte contre Meta, la maison-mère de Facebook et Instagram, devant le tribunal de commerce de Madrid. Les éditeurs de presse accusent le groupe américain de concurrence déloyale sur le marché publicitaire, et d'avoir enfreint de façon "systématique et massive", entre le 25 mai 2018 et le 31 juillet 2023, la "législation européenne en matière de protection des données". Cette dernière impose d'obtenir le consentement des internautes pour utiliser leurs données à des fins de profilage publicitaire. Le président de l'Association des médias d'information (AMI), qui regroupe la plupart des journaux nationaux et régionaux, José Joly Martínez de Salazar, a qualifié la plainte d'action 'sans précédent'. Celui-ci dénonce les méthodes de Meta qui a construit sa position dominante sur le marché publicitaire en méprisant la législation conçue pour protéger le droit fondamental à l'intimité des citoyens européens, et en provoquant un préjudice évident pour les médias espagnols au point de mettre en péril leur activité'. 

L'AMI demande 550 millions d'euros 

'Le comportement de Meta aboutit à ce que 100% de ses revenus dérivés de la vente de publicité ont été obtenus de manière illégitime', accuse l'AMI, qui réclame 550 millions d'euros de compensations. L'Association demande aujourd'hui aux annonceurs de se tourner vers les espaces publicitaires disponibles dans les journaux, plutôt que sur les réseaux sociaux, 'en cohérence avec leurs politiques de responsabilité sociale'. Depuis début novembre, Meta propose en Europe un système d'abonnement à 9,99 euros par mois permettant aux internautes d'empêcher le suivi de leurs données de navigation et donc de profiter de Facebook et Instagram sans publicités personnalisées.