BPCE, BNP Paribas et Société Générale spéculent sur la faim

BPCE, BNP Paribas et Société Générale spéculent sur la faim

Un rapport d'Oxfam accuse les trois banques françaises de spéculer sur les matières premières, au détriment des populations des pays pauvres.

Publié le 23-02-2015 par Emilie Huberth

Deux banques en progrès

 

Dans un nouveau rapport publié le 23 février dans le cadre de sa campagne « Banques : la faim leur profite bien », l'antenne française de l'ONG transnationale Oxfam revient sur les engagements pris en 2013 par les banques françaises. Ces dernières, mises en cause dans le précédent dossier d'Oxfam sur ce thème, avaient pris des engagements forts, mais rares sont celles qui les ont tenus.

Le Crédit Agricole fait ainsi figure de bon élève, puisque la banque du monde paysan, sans doute plus sensibilisée au poids que ces questions peuvent avoir sur son image et son identité, a renoncé à toute spéculation.

Oxfam décerne également un bon point à la Société Générale, qui a tenu certains de ces engagements, et fait aussi preuve de transparence, en révélant le montant encore concerné par la spéculation sur les matières premières (1,3 milliard d'euros).

 

 

Des engagements non respectés

 

En revanche, BNP Paribas, et le groupe BPCE poursuivent sur la voie de la spéculation. BNP Paribas, en dépit des engagements pris, n'a en rien diminué ses démarches spéculatives sur les matières premières, qui s'élèvent toujours à 1,3 milliard d'euros. Quant à BPCE, le groupe bancaire coopératif et acteur de l'économie sociale et solidaire s'était pourtant refusé à tout engagement, et a en deux ans continué « la spéculation sur les matières premières agricoles, et avec des sommes de plus en plus importantes », selon l'ONG.

Les cours des matières premières sont, par essence, sujets à variations. La création de produits dérivés indexés sur les cours était supposée jouer un rôle de régulation de ces variations. Mais la subtilité de la finance internationale a conduit ces produits dérivés à l'excès inverse, en favorisant la spéculation, dont les populations des pays pauvres supportent les conséquences dramatiques : « ce sont des outils purement spéculatifs, pas des instruments de couverture. Ils créent une demande artificielle sur les marchés agricoles et contribuent à la flambée des prix des denrées de base », affirme le rapport d'Oxfam. 

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