Bouygues : la concentration du secteur des télécommunications

Le secteur français des télécommunications retient son souffle dans l'attente des offres de rachat de l'opérateur historique SFR. Pour l'heure, deux candidats semblent en compétition : Numericable (Altice) et Bouygues. Sous l'égide de Patrick Drahi, Numericable disposerait d'un dossier au financement solide, et porteur de garanties auprès des pouvoirs publics en termes d'investissements et d'emploi. Bouygues, géant du BTP, verrait dans SFR une alternative à toute alliance avec Free. De plus, la mutualisation des réseaux SFR-Bouygues a mis en place de nombreuses synergies entre ces opérateurs historiques. La structure financière d'une telle opération reste cependant inconnue : Bouygues serait prêt à céder fréquences et réseau mobile afin de rester dans les télécommunications. Tout le contraire de Vivendi, maison mère de SFR, qui veut justement sortir de ce secteur mis à mal par la baisse des tarifs et la hausse des investissements.

Rachat de SFR : un montage complexe (Bouygues)

Selon une source proche du dossier, cette date butoir du 5 mars ne serait toutefois pas définitive. Les candidats au rachat de SFR peuvent en effet déposer les grandes lignes de leur projet, avant de l'affiner à travers plusieurs navettes. Une nécessité pour une opération de cette ampleur, de l'ordre de 15 milliards d'euros. Pour Bouygues, valorisé 9,2 milliards en Bourse, le rachat de SFR implique donc un profil financier profondément transformé. Le ratio entre sa dette et son excédent brut d'exploitation, qui s'élève aujourd'hui à 1,6, pourrait en effet doubler.