LA TRIBUNE - Les ventes de voitures baissent fortement en Europe. La chute est encore plus importante pour l'électrique. Quelles en sont les conséquences pour Pirelli ?

ALEJANDRO RECASENS - Il y a d'abord un impact immédiat sur les approvisionnements de nos lignes de production. Nous dépendons directement des ventes des constructeurs automobiles. Lorsqu'elles chutent, comme c'est le cas aujourd'hui, ils annulent une partie de leurs commandes prévisionnelles. Cela nous oblige, à court terme, à réviser notre production de première monte, c'est-à-dire les pneus pour les véhicules neufs sortis d'usine.

Y a-t-il aussi un impact sur le segment des pneumatiques de remplacement ?

Le marché du remplacement représente les trois quarts de notre chiffre d'affaires, et les deux tiers de nos volumes de production. Il n'est pas impacté à court ou moyen terme. La logique veut que lors des périodes prolongées de baisse des immatriculations, on assiste à une prolongation de la durée de vie utile des véhicules. Ce qui, a priori, est favorable pour l'activité de remplacement. Cela dit, nous ne considérons pas la période actuelle comme une opportunité, et encore moins comme une bonne nouvelle... Nous travaillons et investissons beaucoup, avec les constructeurs automobiles, pour innover et apporter de nouvelles technologies. Les voitures électriques, équipées de batteries et bien plus lourdes que leurs équivalents à motorisation thermique, nécessitent des pneus adaptés et spécifiques. Notre enjeu,