Alstom Belfort est sauvé
Le Premier ministre a tenu sa promesse et sauvé le site d'Alstom Belfort. Mais la solution retenue est loin de faire l'unanimité.
Publié le 05-10-2016 par Bertrand Dampierre
Une promesse respectée
Perspective électorale oblige, le gouvernement et l'Elysée se sont pleinement mobilisés et ont tenu leur promesse. L'usine d'Alstom située à Belfort, dont la fermeture avait été annoncée par la direction du groupe voici quelques semaines, sera bel et bien sauvée. Le gouvernement a en effet joué sur le levier qu'il maîtrisait, celui de la commande publique, pour assurer à Alstom un avenir au-delà de 2018.
Pour y parvenir, l'État a donc décidé de commander 15 nouveaux TGV, en plus des 6 que la SNCF avait elle-même commandés pour sa ligne Paris-Turin. Ces 15 TGV de nouvelle génération rouleront sur les lignes entre Bordeaux et Marseille, c'est-à-dire des lignes Intercités, qui ne sont pas adaptées à la grande vitesse. C'est la raison pour laquelle les politiques, y compris de gauche, considèrent cette solution comme un « bricolage industriel », pour reprendre l'expression de l'ancien ministre socialiste Benoît Hamon. Même les élus socialistes de Gironde, comme Gilles Savary, estiment que faire rouler des TGV sur des lignes Intercités est une gabegie : « C'est cher le sauvetage ! », a déclaré le député girondin.
En outre, l'État investira également dans le site belfortain, à hauteur de 40 millions d'euros, afin que puissent y être développées de nouvelles lignes de production, comme des locomotives hybrides, et de nouveaux types de production, comme les fameux « bus du futur ».
Un coût démesuré
Les critiques méritent toutefois d'être nuancées. En effet, investir dans des trains de type Corail, moins chers, pour la liaison Bordeaux-Marseille n'aurait pas été une bonne idée. Comme le soulignait en effet ce matin Michel Sapin, interrogé sur Europe 1, le tronçon Bordeaux-Toulouse de cette ligne transversale est destiné, à terme, à devenir une ligne à grande vitesse. En choisissant des TGV pour cette ligne, on sauve donc Alstom, mais on s'assure également, selon le ministre de l'Economie, de disposer déjà d'un matériel adapté aux futures exigences d'une liaison à grande vitesse.
En revanche, il n'est nullement certain que Bruxelles n'estime pas que cette commande directe ne soit une forme de subvention déguisée à l'entreprise, introduisant ainsi une forme de distorsion de concurrence, même si l'ouverture à la concurrence du secteur du transport ferroviaire n'est pas encore complètement effective. Auquel cas la Commission pourrait vouloir casser le plan de sauvetage du constructeur de matériel ferroviaire.
Reste que, au total, le sauvetage de l'usine d'Alstom située à Belfort reviendra à 700 millions d'euros, entre les commandes publiques et les investissements d'avenir. Soit 1 million d'euro par salarié environ. Ce qui, effectivement, reviendra très cher à la collectivité. Mais, en période électorale, certains symboles semblent ne pas avoir de prix.
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