Air France-KLM veut un patron au prix fort

Air France-KLM veut un patron au prix fort

Pour trouver un nouveau patron doté d'une grande expérience et d'un profil international, le groupe Air France-KLM serait prêt à relever le niveau de rémunération de la fonction de président.

Publié le 16-07-2018 par Bertrand Dampierre

Être enfin attractif 

 

Depuis la démission de Jean-Marc Janaillac, désavoué par les personnels à l'occasion de la consultation qu'il avait lui-même souhaitée et organisée, le groupe de transport aérien franco-néerlandais est à la recherche d'un nouveau président. Après que quelques noms aient circulé avant de tomber dans l'oubli, force est de reconnaître que les postulants à ce poste exposé et délicat ne se bousculent pas.

Au-delà de la difficulté de tenir le manche d'une compagnie aérienne aussi marquée par la propension des personnels à faire grève et à se mobiliser dans des conflits sociaux très durs, un autre facteur d'importance explique peut-être cette pénurie de candidats.

En effet, le président d'Air France-KLM perçoit une rémunération très nette inférieure à celle de ses homologues des compagnies aériennes concurrentes. Ainsi, Jean-Marc Janaillac, et avant lui Alexandre de Juniac, percevaient un salaire fixe d'un montant annuel de 600 000 euros, assorti d'une part variable conditionnée par l'atteinte des objectifs.

 

Une décision délicate

 

En effet, le président de Lufthansa perçoit une rémunération annuelle fixe quatre fois plus importante, et a empoché 4 millions d'euros en 2017, part variable comprise. Quant au patron d'IAG, le groupe qui rassemble British Airways, Iberia, Aer Lingus, Vueling, Level, a perçu 4 millions de livres sterling en 2017, et même 8,8 millions en 2015, grâce à plusieurs bonus. Avec un niveau de rémunération aussi bas, le poste de président d'Air France-KLM ne fait donc nullement rêver.

Par ailleurs, Air France-KLM souhaiterait également recruter un président doté d'une envergure internationale. Un profil international, là aussi, coûte plus cher. Jusqu'à présent, les différents patrons d'Air France-KLM n'avaient pas cette envergure. Jean-Marc Janaillac, par exemple, avait été le patron de Transdev avant de devenir celui du transporteur aérien, et évolué dans un contexte franco-français.

Cependant, l'idée d'augmenter considérablement les émoluments présidentiels sera vraisemblablement très mal perçue par les syndicats et les personnels de la compagnie, alors que celle-ci sort à peine d'un conflit majeur qui portait précisément sur les augmentations de salaires des personnels. L'équation risque d'être difficile à résoudre.

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