Voyages-SNCF lance des partenariats avec Airbnb et d'autres disrupteurs

Voyages-SNCF lance des partenariats avec Airbnb et d'autres disrupteurs

Le voyagiste, filiale de la SNCF, vient d'annoncer des partenariats avec Airbnb, Ouicar, et KidyGo. Les hôteliers affichent clairement leur mécontentement.

Publié le 15-12-2015 par Archipelago Antoine

Inventer le voyage qui rapporte de l'argent

 

Voyages-SNCF vient de jeter un pavé dans la mare déjà bien agitée du tourisme français, en annonçant la mise en place de partenariats avec des entreprises dont les démarches disruptives les ont fait associer au mouvement d'uberisation de l'économie et de la société, notamment Airbnb, et Ouicar.

La SNCF a aussi conclu un accord avec la start-up lyonnaise KidyGo, qui, elle, ne pose pas de problèmes aux acteurs du secteur touristique. En effet, cette dernière propose aux familles de payer un billet de train à un baby-sitter qui sera en échange chargé d'accompagner des enfants voyageant seuls. Cette offre viendra en complément du service « Junior & Cie » que propose la SNCF, dont les délais de réservation sont trop longs, et qui ne couvre pas toutes les destinations.

La logique qui préside à la conclusion de ces partenariats avec Airbnb et Ouicar est pourtant simple. La SNCF a besoin de remplir ses trains, mais les tarifs de voyages qu'elle propose, notamment en TGV, paraissent trop élevés pour une clientèle de familles. L'idée est donc de les aider à financer leur voyage en leur proposant de louer leur appartement ou leur voiture pendant leur période de vacances par le biais du célèbre portail de réservation. Ces biens inactifs seront donc proposés sur Airbnb ou Ouicar, de façon à ce qu'ils rapportent de l'argent. Franck Gervais, Directeur Général du voyagiste résume la démarche ainsi, de façon quelque peu provocante, dans une interview accordée au Journaldunet : « Nous nous sommes demandé comment rendre le voyage moins cher, plus facile et plus fréquent. Aujourd'hui nous inventons le voyage qui rapporte de l'argent ». 

 

 

Les hôteliers révoltés

 

Avec Airbnb, le partenariat a pour l'instant pris la forme d'un e-mail envoyé à des voyageurs ayant réservé leur billet. Ce message leur proposait de devenir hôte Airbnb en profitant en plus d'une offre exceptionnelle, à savoir un bon d'achat de 125 euros offert par Airbnb, et à valoir chez Voyages-SNCF exclusivement, soit environ l'équivalent d'un billet aller-retour pour un voyage en France en TGV. En effet, si le partenariat est intéressant pour la SNCF, il l'est encore plus pour Airbnb, qui éprouve en ce moment des difficultés à recruter de nouveaux hôtes.

Ce partenariat avec Airbnb a immédiatement soulevé une tempête chez les hôteliers. Didier Chenet, Président du GNI-Synhorcat, a ainsi rapidement fait une déclaration fracassante : « Nous sommes choqués et en colère : comment une entreprise publique subventionnée par l'Etat peut-elle nouer un partenariat avec une multinationale qui use de toutes les failles du système fiscal français pour ne déclarer que 2% de son chiffre d'affaires en France et ne créer quasiment aucun emploi ».

Quant à l'UMIH, elle a d'abord manifesté son étonnement et appelé à une concurrence loyale, a suivi une réaction rapide en saisissant le Premier Ministre, et le Ministre des Transports. Elle a depuis commencé une opération de lobbying auprès des parlementaires, selon son Vice-Président, l'hôtelier et restaurateur de Plouider, Hervé Becam.

 

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