Vol spatial habité européen : si proche et si loin à la fois

François Leproux Vol habité

La Conférence ministérielle des États membres de l'Agence spatiale européenne (ESA) n'a pas décidé de lancer la semaine dernière de grands programmes en vue d'acquérir son autonomie stratégique en matière de vols habités nécessaires pourtant pour l'exploration spatiale. Et en même l'Europe n'a jamais été si proche des vols habités du point de vue des compétences et des moyens. Par François Leproux, ingénieur dans le secteur spatial et auteur d'un essai sur le projet d'avion spatial européen Hermès paru en 2021 aux éditions JPO « Hermès, une ambition en héritage ».

Publié le 28-11-2022 par François Leproux

La conférence ministérielle de l'Agence spatiale européenne (ESA) s'achève avec une hausse de son budget de 17%, qui porte l'effort spatial européen à 16,9 milliards d'euros. Une augmentation nécessaire pour maintenir le rang du continent dans la compétition mondiale, à défaut d'être suffisante pour un certain nombre d'acteurs. Si l'avenir des grands projets européens (Ariane 6, Vega C, Space Rider, ExoMars) semble assuré et qu'une nouvelle promotion d'astronautes a été dévoilée, les gouvernements européens ont fait l'impasse sur les vols spatiaux habités autonomes qui étaient pourtant défendus à grande pompe par les industriels et le directeur directeur de l'ESA, Josef Aschbacher.

Un long chemin pour briser l'omerta

L'absence de décision formelle sur un programme de vols habités européens autonome est presque devenu un marronnier des ministérielles de l'ESA depuis l'annulation du projet de navette spatiale européenne Hermès en 1992. L'arrêt de ce projet, décidé brutalement suite à la défection de l'Allemagne (deuxième contributeur du projet) au profit de la coûteuse réunification puis du gouvernement français, frileux face aux risques, a laissé un goût très amer à l'industrie spatiale. Une chape de plomb semblait alors s'être abattue sur la question des vols spatiaux habités autonomes en Europe. Cependant, trois décennies après, cette non décision constitue une déception inattendue pour la filière. En effet, depuis un an, le sujet a été remis sur la table et, pour la premièr

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