C'est la douche froide pour Kelly Ortberg. Alors que le directeur général de Boeing assurait être confiant quant à la fin de la grève qui touche son groupe depuis mi-septembre, les salariés ont voté massivement pour la poursuite du mouvement. Boeing, déjà confronté à des pertes catastrophiques, va donc continuer de s'enfoncer dans la crise.

35 % d'augmentation sur quatre ans, 7.000 dollars de bonus à la signature de l'accord, mais pas de rétablissement du système de retraites supprimé en 2008... la dernière offre de Boeing revue à la hausse, après maintes négociations, n'aura donc pas suffit pour convaincre ses 33.000 salariés grévistes de l'état de Washington de reprendre le travail. Elle a été rejetée par 64 % des votants lors du suffrage organisé par les districts 751 et W24 du puissant syndicat des machinistes IAM. C'est certes une progression par rapport au premier texte, qui avait récolté 95 % de non, mais cela reste un refus sans appel. Et ce malgré l'appel du comité de négociation syndicale à accepter l'offre.

Lire aussiConfronté à des milliards de dollars de pertes, Boeing rêve d'un nouvel avion

Un fossé loin d'être comblé

La fracture semble donc très profonde entre Boeing et ses salariés. C'est du moins ce qu'affirme Jon Holden, président du district 751 du syndicat IAM. Il n'hésite pas à parler d'une « lutte contractuelle (qui) a commencé il y a plus de dix ans, lorsque l'entreprise a dépassé les limites et a créé une blessure qui ne guérira peut-être jamais pour