Perquisition au laboratoire gardois de Sanofi

Perquisition au laboratoire gardois de Sanofi

Dans le cadre de l'affaire des rejets toxiques de l'usine Sanofi de Mourenx, une perquisition fructueuse aurait eu lieu dans un autre laboratoire du groupe pharmaceutique, situé à Aramon, dans le Gard.

Publié le 16-07-2018 par Laurent Baquista

Perquisition « fructueuse »

 

Selon nos confrères de la radio de service public France Bleu Béarn, le parquet de Pau aurait ordonné une perquisition au laboratoire Sanofi d'Aramon (Gard), dans le cadre de l'enquête sur les rejets toxiques constatés dans l'usine de Mourenx, où le géant pharmaceutique français produit son médicament phare contre l'épilepsie, la Depakine.

La perquisition, qui a eu lieu avec le consentement de Sanofi, aurait été « fructueuse » car elle aurait permis de collecter des documents relatifs aux incidents de production ayant eu lieu dans l'usine béarnaise de Mourenx.

Ces documents devraient permettre d'en savoir plus sur la nature des incidents, de déterminer le degré de connaissance que Sanofi en avait, ainsi que de comprendre comment le groupe a réagi en interne à l'apparition de ses dysfonctionnements et aux rejets hautement toxiques qu'ils ont occasionnés.

 

Toxicité avérée

 

L'usine de Mourenx produit la Depakine, médicament phare de Sanofi, utilisé dans le traitement de l'épilepsie sous ses formes légères à sévères. La Depakine est déjà au coeur d'un scandale sanitaire dans la mesure où on lui reproche d'avoir été à l'origine de nombreuses anomalies de développement foetal, telles que des malformations, des retards mentaux, voire des cas d'autisme.

Récemment, l'usine Sanofi de Mourenx a été fermée après la constatation de rejets toxiques dans l'environnement, et notamment de valporate de sodium à un taux 90 000 fois plus élevé que celui autorisé.

Sanofi s'est appuyé pour se défendre sur une étude, commandée auprès d'un organisme indépendant, qui affirme que les risques sanitaires actuels et passés liés aux rejets de valporate de sodium sont inférieurs aux valeurs toxicologiques de référence.

 

 

Sanofi face à un nouveau scandale sanitaire ?

 

Cependant, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail, l'Anses, saisie par le mouvement sur ce sujet, a fait valoir un tout autre avis. En effet, selon l'Anses, « la VTR fondée sur la dose posologique minimale doit être revue au regard des nouvelles études publiées et des effets observés ». Selon elle, « des effets neurodéveloppementaux et néfastes sur la reproduction pourraient apparaître à des doses plus faibles que celles induisant des malformations congénitales ».

En fonction de ce que la perquisition au laboratoire gardois d'Aramon aura permis de récolter comme documents, Sanofi pourrait donc se retrouver face à un nouveau scandale sanitaire relatif à la Depakine, encore plus sérieux que celui auquel elle fait actuellement face. Sanofi connaissait-il l'importance des rejets et leur dangerosité ? Si oui, pourquoi ne pas avoir pris des mesures ? Des informations ont-elles été dissimulées ? Autant de questions auxquelles l'enquête va devoir répondre.

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