Départ volontaire

Difficile d'être le patron exécutif du deuxième opérateur téléphonique français, depuis que Patrick Drahi en a pris le contrôle à la fin de l'année 2014. Le premier patron, Eric Denoyer, n'avait fait à la tête de SFR qu'un éphémère passage, remercié au bout d'un an.

Il avait été remplacé par Michel Paulin. Or, ce matin, le groupe a annoncé que Michel Paulin avait choisi de lui-même de quitter ses fonctions, ne tenant plus le choc face à une tâche aussi immense et aussi lourde que de réformer SFR de fond en comble, de préparer le retrait de la Bourse, d'investir dans le très haut débit mobile et fixe, de changer de modèle en jouant le jeu de la convergence médias-contenus, de recréer du dialogue social dans une entreprise meurtrie par les crises à répétition, de récupérer les clients perdus depuis 2014, tout cela en jouant les cost-killers jusqu'à l'outrance, parfois à coups de plans sociaux.

Ce départ ne correspondrait pas à une divergence stratégique, mais seulement à l'épuisement d'un homme, ô combien compréhensible.

Continuité assurée

Apparemment avertis avant l'été, selon nos confrères des Echos, Patrick Drahi, Michel Combes et Alain Weill ont eu le temps de s'organiser pour préparer ce départ et assurer la continuité. Michel Combes va reprendre la barre du navire SFR Group, tandis qu'Alain Weill va piloter le chantier de l'intégration des médias dans SFR.

Un troisième homme viendra les seconder, Armando Pereira, associé et homme de confiance de Patrick Drahi. Armando Pereira a jusqu'à présent eu pour rôle de transformer les entreprises qui rentraient dans le giron d'Alice juste après leur rachat.

Si le top management était bien préparé à ce départ, les salariés et leurs représentants vont accueillir la démission de Michel Paulin avec surprise et regrets. En effet, Michel Paulin avait réussi à gagner la sympathie des collaborateurs grâce à sa franchise et son écoute. Ils perdent donc un interlocuteur privilégié, qui avait su faire renaître le dialogue au sein du groupe.