Libération en baisse de forme

Libération en baisse de forme

Les ventes du quotidien national racheté par Patrick Drahi sont en baisse en cette rentrée. Un constat inquiétant pour le nouvel empire des médias de l'homme d'affaires français.

Publié le 09-11-2015 par Emilie Huberth

Ventes en chute libre pour Libération

 

Patrick Drahi ne cesse de conforter son importance dans le domaine des médias en rachetant des titres via le Groupe Altice Media. Dans ce nouvel empire, L'Express et Libération sont les titres phares, ceux qui ont fait le plus couler d'encre tant leur statut dans la presse française est important. Mais, malheureusement pour l'homme d'affaires franco-israélien, ces deux titres enregistrent une baisse importante de leur lectorat, selon les derniers chiffres de l'OJD.

Malgré une nouvelle formule, Libération enregistre en effet une chute de 16,3% de ses ventes. Au deuxième trimestre de 2015, le quotidien est tombé à 86000 exemplaires, pour atteindre 80000 exemplaires au troisième trimestre, avec des ventes en kiosque qui se limitent à 22000 exemplaires, soit une baisse de 26% des ventes au numéro hors abonnements. Pourtant, au 1er trimestre, le quotidien de gauche Libération écoulait 105000 exemplaires quotidiens en moyenne, sans doute soutenu par les événements tragiques de début janvier, notamment l'attentat de Charlie Hebdo. Cette baisse n'est pas non plus compensée par une hausse des ventes numériques, puisque ces dernières ne parviennent pas à franchir la barre des 9000 exemplaires, ce qui est par ailleurs un résultat moins élevé que celui de l'an dernier.

 

 

Un problème de rentabilité

 

Certes, ce sont à part l'Equipe et La Croix, tous les quotidiens nationaux français qui enregistrent une érosion de leurs ventes globales, connaissant une baisse moyenne de 1,27% pour les ventes en globale, et de 9,4% pour les ventes en kiosque. Cette conjoncture morose touche aussi les magazines, à commencer par l'Express, un autre titre emblématique de Patrick Drahi.

En général, Patrick Drahi se préoccupe plus de la rentabilité des entreprises qu'il reprend que de leurs ventes. Ce qui compte, c'est que l'entreprise dégage des profits. Peu importe que les clients soient un peu moins nombreux, comme on vient de le voir chez SFR. Chez Libération comme chez L'Express, Altice Media a donc réduit la voilure, diminué le nombre de journalistes, optimisé les coûts, et légèrement augmenté le prix du numéro. Mais cette méthode pourra-t-elle porter ses fruits si le nombre de ventes, déjà fort restreint, continue de diminuer dans les mêmes proportions ? Assurément non.

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