Comme Michel Barnier, François­ Bayrou ne s'est pas installé dans l'appartement réservé au Premier ministre à­ Matignon. Le centriste préfère retrouver chaque soir le petit pied-à-terre parisien qu'il possède depuis de longues années. Si le Béarnais a fait un tel choix, ce n'est pas parce qu'il s'imagine avoir un bail aussi bref que son prédécesseur Rue de Varenne, mais parce qu'il est trop attaché à son indépendance et à sa liberté. À l'issue de cette semaine, il s'est néanmoins donné la possibilité de ne pas connaître le destin abrégé du Savoyard.

En obtenant du PS qu'il ne vote pas jeudi la motion de­ censure déposée par La France insoumise, il a posé les bases qui lui permettront à court terme de durer, voire de structurer un nouveau paysage aux horizons loin d'être arrêtés. Pour le centriste, qui a réussi ici à aller une étape plus loin dans­ l'élargissement que le chef de l'État, c'est une vraie satisfaction personnelle. Cela fait longtemps qu'il plaide pour un rassemblement de gens de bonne volonté, venus de droite comme de gauche, afin de redresser le pays.

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Chez lui, c'est une autre conviction personnelle qui vient de loin. Vendredi, le Premier ministre a installé lui-même, au ministère du Travail, le fameux conclave au sein duquel, durant trois mois, organisations syndicales et patronales vont remettre sur le chantier la réforme des retraites. François Bayrou a toujours été un partisan acharné du dialogue s