Les cheminots marocains attaquent la SNCF

Les cheminots marocains attaquent la SNCF

Plus de 800 cheminots d'origine marocaine, retraités ou proches de l'être, ont assigné la SNCF devant les Prud'hommes pour des discriminations dont ils auraient été victimes dans leur carrière.

Publié le 24-03-2015 par Bertrand Dampierre

Les « Chibanis »

 

On les appelle les Chibanis, les « cheveux blancs » en Arabe. Ils sont 832 à avoir déposé des dossiers de recours contre leur employeur, la SNCF, devant la juridiction prud'homale. Embauchés dans les années 70 par la SNCF, ils ont été employés exclusivement avec des contrats de droit privé et maintenus dans ce statut sans aucune perspective de titularisation. Ils ne pourront donc pas bénéficier à leur retraite des avantages du régime des cheminots.

 

 

Ni titularisation, ni progression

 

Les plaignants reprochent justement à la SNCF de les avoir empêchés d'accéder à ce statut, et d'avoir limité leur progression, ce que la SNCF conteste. Selon l'avocat de la compagnie ferroviaire, pour accéder au statut d'agent titulaire, les contractuels doivent simplement se présenter au concours, ce que les plaignants n'ont pas fait.

En outre, l'avocat a aussi, preuve à l'appui, tenter de démontrer que plus de 1000 agents de toutes origines sont restés toute leur vie agent d'exécution, sans aucune progression, afin de couper court aux accusations de discrimination.

 

 

Jugement en délibéré

 

Les Chibanis se considèrent comme des « Indigènes du Rail », comme il y eut les Indigènes de la République, ces combattants du Maghreb oubliés et délaissés par l'Etat. « On ne demande pas l'aumône, mais la justice et l'égalité », a déclaré l'un d'eux à l'AFP.

Le Conseil des Prud'hommes de Paris, qui vient d'examiner les 200 premiers recours, a décidé de mettre son jugement en délibéré au 21 septembre.

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