Divergences avec le nouveau patron d'Air France-KLM

Ben Smith, l'ancien numéro 2 d'Air Canada nommé à la tête d'Air France-KLM en septembre dernier, affiche de grandes ambitions pour le groupe. Militant pour une vraie refonde stratégique, il souhaite notamment voir Anne Rigail, patronne d'Air France, et Pieter Elbers, le PDG de KLM, travailler en plus étroite collaboration en centralisant certaines activités. Le dirigeant souhaiterait également que les négociations pour l'achat d'avions et les alliances entre compagnies soient désormais menées conjointement entre Air France et KLM. Une ambition qui ne convient pas du tout au patron de KLM qui milite pour l'autonomie de sa compagnie et redoute que cette décision ne l'entraine vers le bas. Les difficultés financières d'Air France entre 2008 et 2015 et ses grèves à 1 milliard d'euros ont depuis longtemps rendu KLM méfiante face à cette stratégie.

Pieter Elbergs sur le départ en dépit du soutien de ses salariés ?

Le mandat de Pieter Elbergs arrive à son terme en avril prochain et beaucoup murmurent qu'il pourrait être poussé vers la sortie. Une décision qui serait un véritable séisme pour la compagnie mais aussi pour l'alliance Air France-KLM. Le PDG de KLM justifie d'un excellent bilan depuis qu'il a pris les commandes de la compagnie en 2013 et il s'était même vu offrir l'année dernière le poste désormais occupé par Ben Smith, un poste qu'il avait refusé. Pieter Elbergs est également très soutenu par ses salariés qui ont fait circuler une pétition pour son maintien qui a déjà recueilli plus de 13.000 signatures. La décision pourrait être annoncée lors de la publication des résultats annuels du groupe pour 2018 le 19 février.