Le patron d'Orange plaide pour une consolidation des télécoms en Europe

Le patron d'Orange plaide pour une consolidation des télécoms en Europe

Stéphane Richard a insisté sur la nécessité d'une consolidation dans le secteur des télécommunications en Europe et en France, où le nombre d'opérateurs lui semble trop élevé pour résister à la concurrence mondiale.

Publié le 07-09-2015 par Laurent Baquista

Un marché français tiré vers le bas

 

Dans un entretien accordé au quotidien économique Les Echos, le Président Directeur Général d'Orange est revenu sur un sujet épineux, qui agite périodiquement les marchés français et européens des télécommunications : celui de la consolidation. Pour Stéphane Richard, la question de la consolidation en France a été temporairement balayée par le refus de Bouygues de céder à Altice sa filiale Bouygues Telecom pour la fusionner avec Numéricable-SFR, mais la question ne manquera pas de se reposer prochainement. En effet, Numéricable-SFR, suite à la baisse de qualité constatée par les clients depuis la fusion, ne cesse de perdre des abonnés. Inversement, Bouygues Telecom et Free en gagnent, mais au prix de promotions qui font baisser le revenu moyen par abonné, confirmant que la France est en Europe le pays où les marges des opérateurs téléphoniques sont les plus faibles. Cette recherche effrénée du prix bas, et le développement du low cost, sont pour Stéphane Richard «  une maladie contemporaine très européenne et singulièrement française. L'idéologie consumériste a fait des ravages et pousse à aller en permanence vers le moins-disant ».

 

 

 

Orange en embuscade

 

Or, la nécessité d'agrandir leurs réseaux 4G et fibre va indéniablement poser des problèmes financiers à ceux qui tirent le plus leurs marges vers le bas. Comme le souligne perfidement Stéphane Richard, « si Orange, qui repose sur de solides bases, est celui qui a le moins besoin de la consolidation, la situation de chacun de nos concurrents suscite des interrogations ». Pour le patron d'Orange, ce sera donc au moment où l'on procèdera à l'attribution de nouvelles fréquences en 4G que la question de la consolidation se reposera dans l'hexagone.

Mais la consolidation lui paraît aussi nécessaire au niveau européen, où, là encore, les opérateurs téléphoniques lui paraissent de trop petite taille et trop nombreux : « Nous ne pouvons pas durablement avoir 28 législations, 28 régulateurs et 28 autorités de la concurrence en Europe. Nous jouons sur des marchés nationaux quand les géants du Web jouent sur une scène mondiale », a souligné le patron de l'opérateur historique français. Dans ce cadre, si la législation s'harmonise et que le secteur évolue, vers un marché unique, la consolidation aura lieu, et Orange saura se positionner : « Quand la perspective du marché unique sera claire, les opérateurs entreront en mouvement et Orange aura vocation à jouer un rôle dans cette consolidation », a prévenu Stéphane Richard.

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