Larry Summers : "Je vous l'avais bien dit"

Larry Summers, ancien secrétaire au Trésor américain

OPINION. Dans une tribune au Washington Post, Larry Summers dénonce les 5 critères que la Fed avait mis en avant pour plaider l'inflation transitoire. En passant, il nous rappelle qu'il nous l'avait bien dit. Mais il tombe dans un piège philosophique classique : le problème de Gettier... Par Karl Eychenne, stratégiste et économiste.

Publié le 27-11-2021 par Karl Eychenne

Il est vraiment très fort Larry Summers. Déjà l'hiver dernier, il était convaincu que l'inflation allait devenir un sérieux problème. Dès lors, quand la Banque Centrale américaine (Fed) usa de son expression « inflation transitoire », Larry tiqua. Pour lui, l'inflation n'allait pas rendre les armes aussi facilement. Il n'était pas le seul à penser cela du reste, puisque dans le même temps Olivier Blanchard autre sommité, nous prévenait des risques ; tout en acceptant un débat constructif avec un Paul Krugman qui ne croit plus à l'inflation depuis longtemps. Nous y voilà. L'inflation américaine évolue aujourd'hui à près de 6,2 %, bien au-delà de sa zone de confort située autour de 2 %. Larry Summers nous l'avait bien dit donc, et il nous le rappelle dans cette tribune récente en invalidant les 5 critères que la Fed avait mis en avant en avril dernier, et qui justifiaient alors une certaine forme de passivité du politique face à la flambée des prix.

D'abord, Larry Summers nous explique que l'accélération des prix n'est plus confinée à certains secteurs contrairement à ce que pensait la Fed. Il a raison. Ensuite, il nous explique que la hausse des prix très spécifique mais très importante des voitures neuves et d'occasion n'a pas cessé, contrairement à ce que pensait la Fed. Il a raison. Puis, il nous fait remarquer que les tensions sur les salaires sont manifestes, il a encore raison. Les anticipations d'inflation des agents économiques ont finalement réagi aux tensions sur les

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