L'État pourrait reprendre une partie de la dette de la SNCF

L'État pourrait reprendre une partie de la dette de la SNCF

Sur fond de 11e épisode de grève perlée à la SNCF, l'État envisagerait de reprendre 75 % de la dette de la compagnie ferroviaire, ce qui devrait répondre à une exigence majeure des syndicats.

Publié le 23-05-2018 par Bertrand Dampierre

Reprise de 75 % de la dette

 

Edouard Philippe, le Premier ministre, avait déjà évoqué au début de mois de mai l'idée d'une reprise par l'État d'une partie « substantielle » de la dette de la SNCF, qui s'évalue au total à 47 milliards d'euros. Selon le quotidien économique Les Échos et l'agence de presse Reuters, Edouard Philippe va recevoir vendredi 25 mai les syndicats représentant les personnels de la compagnie ferroviaire française et pourrait leur annoncer que l'État prendra à sa charge 75 % de la dette de l'entreprise, ce qui représente 35 milliards d'euros.

Cette reprise de la dette serait dictée par deux impératifs. En premier lieu, bien entendu, celui de sauver l'entreprise. Mais, en second lieu, cette décision dépend également du projet de transformation de SNCF Réseau en société anonyme, statut qui la contraindrait à ne pas être endettée à plus de 12 milliards d'euros. En reprenant 35 milliards à son compte, l'État permettrait en fait aussi la réalisation de son projet.

Selon les sources anonymes citées par Les Échos, la reprise de la dette devrait se dérouler en deux étapes: la première en 2020 et la seconde en 2022.

 

Vers une solution au conflit ?

 

La reprise de la dette afin de pérenniser la SNCF est une des revendications centrales des syndicats de cheminots engagés depuis des mois dans un conflit dur avec la direction et le gouvernement. Depuis le 3 avril, une grève perlée, qui court pour l'instant jusqu'au 28 juin, paralyse périodiquement le trafic ferroviaire en France. Une telle annonce du gouvernement serait peut-être susceptible de faire bouger les lignes et d'emporter l'adhésion des syndicats les moins radicaux.

Le Sénat, qui examinera cette semaine le projet de loi « pour un nouveau pacte ferroviaire », devrait également contribuer à favoriser indirectement le dialogue social. En effet, le gouvernement prévoit de profiter du débat pour faire introduire dans le projet certains amendements, qui sont autant de concessions aux syndicats réformistes. En donnant raison aux revendications de ces derniers, le gouvernement pourrait ainsi disposer enfin d'un levier pour résoudre ce conflit social, le premier conflit dur auquel Matignon est confronté depuis le début du quinquennat d'Emmanuel Macron.

Les dernières actualités

Votre panier

0articleajouté

Voir le panier

Avez-vous besoin d'un devis ?

Obtenir un devis

Il sera valable jusqu'au JJ/MM/AAAA afin de vous garantir le bon tarif.

Générer un devis

Sous-total
0,00€
0,00€
Voir le panier