Un accord historique sur la fibre

En 2010, Bouygues Telecom et SFR avaient conclu un partenariat stratégique pour investir ensemble dans le déploiement de la fibre optique au sein des zones très denses en population. Selon cet accord, SFR déploie le réseau, et la participation de Bouygues Telecom se limite à une contribution financière. Mais ce modus vivendi fonctionnait avant le rachat de SFR par Numericable. Il semblerait que ce soit moins le cas depuis que la fusion est intervenue.

Pourtant l'Autorité de la Concurrence avait fait du respect de cet accord une des conditions nécessaires pour qu'elle donne son accord à la fusion entre la société détenue par Patrick Drahi et l'opérateur alors dans le giron de Vivendi. Numericable, dont la fibre et le haut débit fixe sont les principaux fonds de commerce, s'était engagé à ne pas aller à l'encontre de l'accord.

Engagements non respectés

Mais pour la filiale télécom du géant du BTP, Numericable-SFR ne respecte plus ses engagements. Selon Bouygues Telecom, « le rythme des raccordements concrètement réalisés depuis le 30 octobre 2014 s'est fortement ralenti au point de mettre en péril le respect des engagements », ce qui laisse penser à l'Autorité de la Concurrence que les objectifs ne seront pas atteints, et surtout pas dans les délais fixés par l'accord.

Ce serait en particulier sur les chantiers de raccordement des immeubles que Numericable-SFR serait particulièrement peu enclin à accomplir sa part du travail, ce qui empêche tout simplement Bouygues Telecom de proposer des offres commerciales aux résidants. Cela n'a rien d'étonnant, car, depuis la fusion, c'est la technologie employée par Numericable depuis l'origine qui est mise en avant par Numericable-SFR, celle qui consiste en un déploiement horizontal de la fibre, mais suivi d'un développement vertical par cable coaxial jusque dans le domicile des particuliers. Du coup, la technologie 100% fibre qu'utilise Bouygues Telecom et qu'utilisait auparavant aussi SFR semble oubliée par le nouveau mastodonte des télécommunications. L'enquête de l'Autorité de la Concurrence devrait parvenir à faire la lumière sur ce désaccord.