L'accord de Bayer en partie rejeté

Depuis le rachat de Monsanto en juin 2018, le géant agrochimique allemand Bayer fait face à une série de plaintes aux États-Unis visant le désherbant Round'Up, soupçonné d'être cancérigène. Espérant temporiser, Bayer avait conclu en juin 2020 un accord d'indemnisation d'environ 10 milliards de dollars avec plus de 125.000 plaignants américains. Mais un juge de San Francisco, Vince Chhabria, vient d'invalider une partie de cet accord dans lequel Bayer prévoyait de mettre de côté jusqu'à 2 milliards de dollars pour faire face à des poursuites futures. Le juge a estimé 'clairement déraisonnable' le délai de 4 ans donné par Bayer aux plaignants pour déclarer un cancer, alors que la maladie peut mettre beaucoup plus de temps à se manifester. Après avoir bénéficié d'un programme de surveillance médicale, les personnes auraient pu demander une indemnisation si elles tombaient malades. Mais la justice américaine a estimé que si la maladie mettait plus de temps à se déclarer, le fonds aurait pu être tari. 

Le Round'Up bientôt interdit aux particuliers ?

"La décision du tribunal ferme la porte à la recherche d'une solution nationale pour gérer de potentielles poursuites futures, ce qui aurait été le mécanisme le plus efficace pour toutes les parties concernées", a réagi le groupe allemand dans un communiqué. Bayer a toutefois maintenu les provisions initiales et annoncé plusieurs mesures 'exclusivement pour gérer les risques de poursuites et non à cause d'inquiétudes pour la sécurité ou la santé" avec notamment le lancement d'un site internet promouvant des "études scientifiques sur la sécurité du Round'Up". Le produit pourrait également être interdit aux particuliers sans que cela n'affecte 'la disponibilité des produits à base de glyphosate pour les professionnels et les agriculteurs', précise Bayer.