Refus du conseil

Le Conseil d'administration de l'éditeur de jeu pour smartphones fondé par la famille Guillemot a fait savoir ce matin qu'il rejetait l'offre publique d'achat présentée par Vivendi. Selon le communiqué du Conseil, cette OPA est « contraire à l'intérêt de Gameloft, de ses actionnaires, de ses salariés et de ses clients ». Ce rejet n'est guère surprenant, car, depuis que le groupe français de médias et de divertissement a fait connaître son intérêt pour les entreprises de la galaxie Guillemot, la famille et les autres actionnaires majoritaires sont mobilisés contre Vincent Bolloré, et révoltés par ses méthodes.

Rejet en bloc

Toutefois, le Conseil a aussi critiqué le bien-fondé de la démarche de l'homme d'affaires finistérien, arguant qu'elle est dépourvue de toute logique industrielle. Il a en effet énuméré les facteurs de rejet de l'offre, plaçant en premier « l'absence de rationnel industriel de ce projet de rapprochement », puis « l'insuffisance des termes financiers de l'offre ». Pour finir, la critique la plus forte semble encore une fois être adressée aux méthodes de Vivendi, puisque le Conseil a fustigé « les modalités de la montée au capital de Gameloft par Vivendi depuis le 22 septembre 2015, qui ont trompé et lésé les actionnaires minoritaires ayant cédé leurs titres à Vivendi ».

Un intérêt évident pour Vivendi

Il est vrai que, depuis que le groupe est allé jusqu'au bout de son désengagement du secteur des jeux vidéo en cédant Activision Blizzard, le groupe de Vincent Bolloré semble ne pouvoir développer aucune synergie avec Gameloft. Mais le but nouveau de Vivendi, maintenant que le groupe est totalement à la main de l'industriel breton, semble justement être de se reconstruire en adoptant une stratégie qui repose sur la convergence. En reprenant place dans l'univers des télécommunications, malgré la cession de SFR, Vivendi semble en effet en mesure de trouver de nouveaux débouchés à ses contenus, et, dans ce cadre, une nouvelle diversification dans le domaine des jeux vidéo aurait un intérêt fort. En résumé, si on voit mal ce que Vivendi pourrait apporter à Gameloft, il est aisé de comprendre tout ce que Gameloft peut apporter à Vivendi.