Juguler l'hémorragie d'abonnés

Pour Canal+, rien ne va plus depuis plusieurs années. L'autoritarisme et la patte de Vincent Bolloré ont fait fuir de nombreux abonnés attachés à l'esprit Canal. Les fans de football et de sport en général sont attirés par BeIn et SFR. Et Netflix propose à la demande des films et des séries à succès, et Amazon lui emboîte le pas. C'est pourquoi Canal+ souhaiterait une réforme réglementaire, qui lui permettrait de diffuser des films seulement six mois après leur sortie en salle, contre dix mois actuellement.

Dans un entretien accordé au Journal du Dimanche, Maxime Saada, le nouveau patron de la chaîne cryptée a ainsi évoqué cette mesure et ses attentes vis à vis des autorités et du nouveau gouvernement : « Au moment où les Netflix et Amazon prennent des positions dominantes, cette mesure nous paraîtrait un geste fort », a-t-il déclaré.

Une récompense pour les acteurs vertueux

Pour Maxime Saada, cette mesure ne devrait pas bénéficier à tous les acteurs de l'audiovisuel, mais seulement à certains : il souhaite ainsi « que les acteurs vertueux du PAF qui paient leurs impôts en France, qui respectent les quotas, bénéficient d'avancées notables ».

Présentée ainsi, cette requête vise bien entendu directement ses concurrents, et en premier lieu les filiales des acteurs américains majeurs du secteur des contenus numériques, comme Netflix, Amazon, YouTube, le patron de Canal+ estimant que ces derniers « en soient écartés au nom de l'équité ».

Si Canal+ a, grâce à une restructuration totale de son offre et des partenariats avec les opérateurs téléphoniques, commencé à récupérer des abonnés. Cette mesure lui permettrait de disposer de nouveaux atouts pour les fidéliser, et en conquérir d'autres.