Réduction du champ concurrentiel

La Commission Européenne a ouvert hier lundi une enquête approfondie concernant la cession de la branche énergie du français Alstom à l'américain General Electric (GE). En effet, cette cession pourrait poser des problèmes de concurrence. Dans son communiqué de presse, la Commission de Bruxelles estime en effet que « des problèmes de concurrence pourraient se poser sur le marché des turbines à gaz de haute puissance, principalement utilisées dans les centrales au gaz. L'opération réunirait les activités de GE et d'Alstom, évinçant ainsi de ce marché l'un des trois principaux concurrents de GE dans le monde ».

A l'heure actuelle, et avant que la fusion ne soit effective, il n'existe effectivement que quatre acteurs positionnés sur ce type de turbines à gaz au niveau mondial : le Japonais Mitsubishi Hitashi Power Systems (MHPS), l'Allemand Siemens, l'Américain General Electric, et le Français Alstom.

Un obstacle à l'innovation stratégique

Pour la Commission, cette réduction du champ concurrentiel nuirait à la fois à la stabilité des prix, qui pourraient augmenter considérablement, mais elle nuirait surtout à la dynamique de l'innovation européenne et mondiale en ce domaine. La Commissaire à la Concurrence, Margrethe Vestager, a ainsi précisé dans le communiqué sa vision du problème : « la technologie est cruciale pour permettre à l'Europe d'honorer ses engagements environnementaux et elle le restera à l'avenir. Il est dès lors essentiel de maintenir la concurrence ».

La décision de la commission, qui interviendra au terme de l'enquête, c'est-à-dire le 8 juillet 2015, n'est pas susceptible d'empêcher la fusion dans son intégralité. En revanche, elle peut influer sur l'avenir de cette activité précise de production de turbines à gaz de haute puissance.