Booking veut répliquer à Airbnb

Booking veut répliquer à Airbnb

Booking, menacé par Airbnb, cherche à s'allier les hôteliers français et à proposer des services additionnels pendant l'Euro 2016.

Publié le 12-05-2016 par Aglaë Derouen

Contrer Airbnb

 

À moins d'un mois de l'Euro 2016 en France, Booking a commencé à faire ses comptes, et s'alarme du dynamisme et du succès d'un de ses concurrents, Airbnb, dont le nombre d'annonces a plus que triplé pour la seule période de la compétition dans les villes où se déroulent des matchs. Mais comment lutter contre une plateforme qui puise dans un vivier presque illimité et rompt avec les codes de l'hôtellerie et de l'hébergement classique ? Avec un acteur nouveau et dans le vent, qui vous promet que vous allez vivre à Paris comme un Parisien, en occupant l'appartement d'un particulier, avec une âme et un vécu, et non une simple chambre d'hôtel impersonnelle ?

Pour contrer Airbnb et avoir sa part du gâteau de l'Euro 2016, la plateforme de réservation hôtelière a décidé de jouer la carte des services ajoutés, et, surtout, de se rapprocher des hôteliers et conclure avec eux un partenariat, quelque peu inattendu. En effet, jusqu'à présent, les hôteliers et leurs syndicats professionnels semblaient plutôt en guerre contre les conditions que leur imposait le leader mondial de la réservation hôtelière. Mais face à un ennemi plus dangereux encore, il faut savoir s'unir.

 

Proposer des services

 

Sur le plan des services, qui profiteront aussi aux hôteliers, Booking va donc jouer la carte de l'expérience client : « Au-delà de la réservation hôtelière, il faut proposer à nos clients des services d'expérience", a expliqué Carlo Olejniczak, directeur de Booking France, Espagne et Portugal, lors de la conférence de presse annuelle de la filiale française de la plateforme. Ces services consistent, par exemple, à offrir la possibilité de réservations directes de billets pour des musées, des expositions, ou des attractions phares de la capitale française. Ils s'ajoutent à l'outil « passion search », qui permet aux voyageurs d'explorer une ville en fonction de leurs centres d'intérêt.

Bien d'autres services ont été présentés, qui facilitent la vie des hôteliers. En outre, Booking a annoncé la création d'une charte des bonnes pratiques, qui garantit aux hôteliers la liberté tarifaire qu'ils réclamaient depuis longtemps. C'est sans doute ce qui a permis à certains syndicats, comme le GNI-Synhorcat, de changer d'attitude vis-à-vis de Booking.

  

Cause commune

 

En effet, nos confrères de Challenges ont pu recueillir auprès des représentants du GNI-Synhorcat ce témoignage, en rupture totale avec les positions précédemment adoptées : « Nous sommes ici car nous avons décidé de jouer la carte du partenariat avec Booking.com, dans un contexte où nous avons plusieurs points de désaccord avec eux, mais aussi un rapport de force qui ne nous est pas favorable et nous oblige à être réalistes ».

L'ennemi, pour les hôteliers, n'est donc plus la plateforme de réservation en ligne, mais Airbnb. En 2015, la plateforme de locations d'appartements de particuliers n'a cessé de voir ses revenus augmenter, en particulier à Paris, où abondent les offres. La capitale est même devenue désormais la principale destination demandée chez le disrupteur américain. Parallèlement, la fréquentation des hôtels chutait de 8%. Les hôteliers l'ont donc compris : si les relations ne sont pas parfaites avec Booking, ils sont au moins assurés d'un fait : leur cause est aussi celle de Booking, car sa survie dépend de la leur, et réciproquement.

Les dernières actualités