Altice augmente son capital mais perd la confiance des marchés

Altice augmente son capital mais perd la confiance des marchés

Pour procéder au rachat de l'opérateur américain Cablevision, Altice va augmenter son capital de 1,8 milliard d'euros. Mais le seuil d'endettement du groupe de Patrick Drahi commence à faire peur dans les marchés financiers.

Publié le 01-10-2015 par Laurent Baquista

Réflexe grégaire de défiance

 

Le chouchou des banques et des investisseurs commence à ressentir les limites de sa stratégie forcenée de croissance externe. Après avoir acquis SFR, puis Portugal Telecom, mais aussi Libération, L'Express, et une partie du capital de NextRadioTV, sans jamais avoir de souci pour qu'on lui prête de l'argent, Patrick Drahi commence à sentir le vent tourner.

Les difficultés financières de Glencore, dont l'endettement était lui aussi colossal, ont suscité dans les marchés financiers un comportement grégaire de méfiance, voire de défiance, vis-à-vis des entreprises dont l'endettement était fort, ce qui est précisément le cas d'Altice. C'est donc dans un contexte particulièrement sensible que la holding de Patrick Drahi va procéder à son augmentation de capital, décisive pour franchir une nouvelle étape de son histoire.

 

 

45 milliards de dette qui font peur

 

Avec 45 milliards de dette accumulée durant ces dernières années, Altice commence à faire peur. Une note interne de la banque Goldmann Sachs, que Challenges a réussi à se procurer et dont il publie des extraits en atteste. Mais ce n'est pas le seul signe d'un retournement des marchés vis-à-vis de Patrick Drahi. Le titre a perdu depuis deux jours 10% de sa valeur en Bourse.

En outre, lors de l'annonce du rachat de Cablevision, le groupe de médias et télécommunications avait fait savoir que l'opération serait financée par 14,5 milliards de dette nouvelle, et 3,3 milliards d'apport en numéraire. Altice a émis fin septembre 8,6 milliards de dette nouvelle, mais il a aussi dû revoir deux fois à la baisse une émission obligataire, qui est passée de 6,3 à 4,8 milliards d'euros. Patrick Drahi est-il en train de connaître le même sort que Jean-Marie Messier il y a 13 ans, lorsque celui-ci, star des médias et des marchés, avait précipité Vivendi à sa perte ?

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